Post by ZuluPost by D'IbervillePost by ZuluPost by Georges BaldenbergerSans vouloir heurter nos amis belges, je vous renvoie à l'histoire du
Congo, ex-propriété privée du roi des Belges pour estimer ce que la
colonisation a pu apporter à ces pays, tout au moins au début de leur
histoire coloniale (Donc après la traite). Pour vous donner une idée,
la démographie y recule d'1/4 à 1/3 en 30 ans.
La démographie "reculante", le SIDA je suppose, serait donc un coup
tordu de nos amis Belges?
Vous y croyez vraiment?
L'intéressé parle des tueries, brutalités et épidémies qui furent le lot
du Congo à l'époque de Léopold II, au 19ème siècle
Tueries d'accord mais combien de victimes?
Certains parlent de plus d'un million de personnes.
Post by ZuluLes épidémies sont le fait des Belges?
Et vous décomptez les prestations du Dr Schweitzer et des services de
santé belges dans tout ça?
Et les morts évités par arrêt des luttes tribales?
Il est très difficile de donner des chiffres dans un pays où
l'État-civil et les statistiques n'existent pas...
Post by ZuluPost by D'IbervilleJe suis au regret de vous dire que Lumumba n'a pas été assassiné par la
CIA, mais par des Belges répondant à des intérêts bien belges...
C'est un point de vue, il y a en d'autres comme celui-ci, bien
documenté, par exemple qui dénonce l'action de la CIA et de son "Project
"Lorsque Lumumba débarque en cette fin d'après midi du 17 janvier 1961
sur l'aéroport rebelle d'Elisabethville, capitale du Katanga, le
lieutenant Grandelet fait partie du comité d'accueil : "Nous avions
reçu l'ordre de filer au champ d'aviation pour y accueillir un avion
non identifié. On craignait un nouveau coup de main des paras de
Mobutu, on ne pensait pas du tout voir débarquer Lumumba. Je me
trouvais dans la tourelle de l'auto-blindée, le canon pointé sur la
porte. Je me souviens très bien avoir vu trois gars balancés par la
porte, à 2,50 mètres de hauteur, sans échelle".
Il y a là Lumumba, que le lieutenant Grandelet reconnaît très vite. "Sa
barbichette et des plaques de cheveux arrachées, il n'avait plus ses
lunettes". Arrêté, Lumumba est emprisonné dans la maison d'un colon,
que le lieutenant Grandelet et sa trentaine d'hommes doivent défendre
en cas d'attaque des... casques bleus suédois et marocains (!).
"Il fallait empêcher que les troupes de l'ONU récupèrent Lumumba.
Sinon, tout allait recommencer, le problème politique reviendrait sur
le tapis" (...) "Nous avions reçu l'ordre de tirer à vue sur les soldats
de l'ONU" (...) "Plutôt tuer Lumumba que de le voir libéré par l'ONU !"
Renvoyé au cantonnement pour y chercher du renfort, le lieutenant
Grandelet retrouve la maison vide, vers minuit : les prisonniers et
leurs gardiens sont partis. Une heure plus tard, retour de mission...
pour les seuls gardiens. "Mon commandant de compagnie et le chauffeur
de mon auto-blindée en faisaient partie. Ils étaient bouleversés,
catastrophés : "C'est fini, tout est réglé" m'ont-ils dit à demi-mots"
Et dire que de son côté, l'inspecteur Soete croyait avoir proprement
enterré l'affaire en pleine savane boisée, un jour de janvier 1961.
Lumumba sitôt abattu, sitôt disparu sans laisser de traces: il y avait
veillé
"Et ce n'était pas une partie de plaisir. Cette histoire m'obsède
encore !", précise aujourd'hui cet octogénaire brugeois, autrefois
Inspecteur général de la police katangaise
C'est pourtant vers lui que se sont tournés ceux qui avaient le sang
encore frais de Lumumba sur les mains. Et qui cherchaient à se
débarrasser de son encombrant cadavre.
"Moi, pourtant le chef de la police, j'ignorais tout, je ne comprenais
rien à ce qui s'était produit. On m'envoie, seul, chez le ministre de
l'Intérieur, Munongo : "Monsieur Soete, vous êtes le seul en qui j'ai
encore confiance. Vous allez liquider cette affaire Lumumba rapidement.
Et à jamais", me dit-il"
"Nous avons été déterrer les corps, dont un bras sortait même de terre,
pour les transporter immédiatement 200 km plus loin", et les faire
disparaître. "J'obéissais, je n'avais pas le choix : f... le camp ?
J'aurais été arrêté sur-le-champ. Je risquais ma vie, celle de ma
famille. Il valait mieux que je le fasse, pour tout le monde"
Et le lendemain, Soete et un aide retournent achever la besogne sur les
lieux de la nouvelle fosse, les bras chargés d'essence, d'acide
sulfurique,... et de whisky, "pour tenir le coup"
"Nous avons passé toute la nuit à retrouver les corps. Nous étions
soûls, nous avions vidé quatre ou cinq bouteilles de whisky pour nous
donner le courage nécessaire. Sans Johnny Walker, nous n'aurions pu
accomplir ce que même des bêtes ne pourraient faire". Les corps sont
coupés en morceaux, à la scie à métaux, puis arrosés d'acide
sulfurique. "Il ne devait plus rien rester, rien. Pas même un bouton de
chemise"
Ce qui n'empêchera pas Gérard Soete de garder sur lui une balle, deux
dents et une phalange prélevées sur un Lumumba dépecé, "Comme preuves
de l'authenticité de ce que j'avais fait. Mais depuis que cette affaire
a ressurgi, j'ai tout balancé à la mer"
Car aujourd'hui, ce macabre passé rattrape l'octogénaire, auparavant
reconverti en général de la police de Mobutu de 1961 à 1974 (!)
"Cette commission d'enquête, tout ce déballage, ne mènera à rien du
tout. Lumumba n'en vaut d'ailleurs pas la peine : c'était un vagabond,
une crapule, un petit criminel, un profiteur. Il n'était plus rien, il
a voulu aller trop loin, et on voit où cela l'a mené. Qui a voulu faire
disparaître Lumumba ? Mais tout le monde ! L'opinion publique entière
voulait qu'il disparaisse !"
(La Meuse et Le Soir, 02/05/2000, Les années belges, 01/04/1999)
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