Post by Paul AubrinJ'ai juste été très étonné de voir qu'un médicament que j'ai vu utiliser
assez largement (et que j'ai utilisé occasionnellement) était soudain
dénoncé comme dangereux.
2 aspects:
- d'une, la dose compte, et les associations comptent, or il est +
dangereux aux doses prescrites pour le covid ET en association avec
l'azithromycine. Donc "on connait déjà le médicament et ses effets
secondaire" n'est pas suffisant pour en juger ici.
- de deux, il a été dit "comme on a rien, on peut prendre ça, au pire ça
ne fait pas de mal".
Or, s'agissant non de traiter quelques personnes, mais des masses en
préventifs, on se retrouve a avoir au total pas mal de victimes d'effets
secondaires, qui autrement n'auraient rien eu, et voire meme plus que de
mort évité si le produit marchait un petit peu. Donc ici il s'agit de la
classique balance bénéfice risque, et en particulier du problème
classique des dépistages et mesures préventives où on fait courir un
risque rare a tout le monde, pour un risque évité qui était lui-même
rare: ça n'est pas intuitif, c'est le calcul qui dit quand il faut
arrêter le préventif... même en parlant des actions qui marchent.
Post by Paul AubrinLes rapports sur son utilité dans le traitement
du covid sont pour le moins contradictoires.
au début sans doute, mais de moins en moins. As tu vu la dernière,
publié dans le Lancet ?
Post by Paul AubrinMais autant les partisans
que les détracteurs ont des arguments visiblement outrés (et souvent de
mauvaise foi).
ça, ce sont les débats internet en masse, de nos jour. Quelle que soit
la cause, la majorité des débatteurs utilisent de bien mauvais
arguments, dans les 2 camps. Il faut réussir a décanter, choisir la où
c'est le moins bruyant, savoir ignorer les moments et endroits inutiles.
Ajouté à un certain populisme de l'idée de science démocratique (tout le
monde aurait les memes moyens de trancher, tout avis se vaudrait), dans
un climat de défiance généralisée + grande peur avec "les élites" (dont
scientifiques - on ne reconnait plus aucun arbitre ), le tout dans "un
marché de l'information totalement dérégulé", comme dirait Bronner, ou
une rumeur internet à plus de poids qu'un article sensé, voire, fini par
influencer les médias qui veulent surfer sur la vague du moment.
On pourrait juste espérer qu'ici, a pas trop nombreux, sur le groupe de
zététique avec une charte dédiée au débat, entre gens a peu près éduqués
et à culture pas si éloignée, on arrive à discuter. La mauvaise
nouvelle, c'est que ça n'est pas si souvent le cas. ( A mon grand dam,
j'avais aussi été déçu de rencontrer des difficultés similaires même
entre zététiciens aguerri, dès lors qu'on touchait des thèmes
émotionnellement sensibles et constitutifs pour certains).
Mais je pense qu'il est difficile de rester serein quand les echanges
cumulés font des dixaines de milliers de caractères, qu'on en reste
souvent au même points qu'il y a 8 semaines, et que les égo et l'émotion
s'en mêlent, et pire, limitent l'auto-évaluation critique, et font
projeter des posture.
multiplier les intervenant fait perdre le fil et reprendre des points à
zeo sans fin, mais avoir trop peu d'intervenant fini par accumuler des
"ardoises" de ressentiment.
Et dans ce contexte, j'ai moi-même du mal à demeurer aussi flegmatique
que certains y arrivent (mais de plus en plus rarement, et de nos jours
ils ne se font pas forcément bien traiter pour autant).
Bref, l'intercommunication est décidément un art difficile. Et quand on
voit comment ça l'est entre gens culturellement proche, je suis de plus
en plus pessimiste sur la capacité à échanger ou convaincre entre
milieux très différents.
--
Fabrice