Michèle
2021-04-05 15:17:29 UTC
Il arrive de plus en plus souvent que les locuteurs français calquent la
construction de leurs phrases sur l’anglais, dans une traduction "mot à
mot". C'est cela qu’on appelle un anglicisme syntaxique.
Prenons quelques exemples : l’expression "être en charge de" que l’on voit
souvent dans les annonces de recrutement - vous serez en charge de la
communication - est une traduction mot à mot de "to be in charge of ". En
français on devrait plutôt dire : "vous aurez la charge de" ou "vous serez
responsable de…".
Il y a aussi le très envahissant "faire sens" qui vient de "to make sense"
en anglais. En français on dira : "ça a du sens", tout simplement. Ce
phénomène touche aussi beaucoup l’emploi des prépositions. Quand on dit
d’un patient qu’il est "sous observation" (under en anglais) on devrait
dire "en observation". Le fameux: "tout est sous contrôle" (under
control).est également impropre Tout est maîtrisé est la version
française. "Payer pour quelque chose" est également un calque de l’anglais
« to pay for something". En français on paie quelque chose, nul besoin de
préposition!
La folie adverbiale
L’invasion des adverbes juste et trop est également symptomatique Vous
savez ce "juste" qu’on met partout. L'une de mes élèves s'est réjouie
récemment du fait qu’il fasse "juste trop beau !" Bel enthousiasme mais un
simple " je suis heureuse qu’il fasse si beau !" aurait été plus élégant.
N'oublions pas l'emphatique "j’ai attendu un bon deux heures", traduction
littérale de "a good two hours". Le français admet pourtant "je t’ai
attendu deux bonnes heures", qui exprime aussi très clairement qu’il s’agit
d’une durée supérieure à deux heures.
Il ne s’agit pas d'être nostalgique d'une langue pure, qui n'a jamais
existé du reste, ni d’interdire l’usage de mots anglais en français mais
d’éviter de laisser croire aux enfants qu'il est plus élégant ou plus
moderne, plus "in" de parler en malmenant la syntaxe pour l’angliciser. Le
résultat est souvent ridicule et dénote surtout un manque de culture.
construction de leurs phrases sur l’anglais, dans une traduction "mot à
mot". C'est cela qu’on appelle un anglicisme syntaxique.
Prenons quelques exemples : l’expression "être en charge de" que l’on voit
souvent dans les annonces de recrutement - vous serez en charge de la
communication - est une traduction mot à mot de "to be in charge of ". En
français on devrait plutôt dire : "vous aurez la charge de" ou "vous serez
responsable de…".
Il y a aussi le très envahissant "faire sens" qui vient de "to make sense"
en anglais. En français on dira : "ça a du sens", tout simplement. Ce
phénomène touche aussi beaucoup l’emploi des prépositions. Quand on dit
d’un patient qu’il est "sous observation" (under en anglais) on devrait
dire "en observation". Le fameux: "tout est sous contrôle" (under
control).est également impropre Tout est maîtrisé est la version
française. "Payer pour quelque chose" est également un calque de l’anglais
« to pay for something". En français on paie quelque chose, nul besoin de
préposition!
La folie adverbiale
L’invasion des adverbes juste et trop est également symptomatique Vous
savez ce "juste" qu’on met partout. L'une de mes élèves s'est réjouie
récemment du fait qu’il fasse "juste trop beau !" Bel enthousiasme mais un
simple " je suis heureuse qu’il fasse si beau !" aurait été plus élégant.
N'oublions pas l'emphatique "j’ai attendu un bon deux heures", traduction
littérale de "a good two hours". Le français admet pourtant "je t’ai
attendu deux bonnes heures", qui exprime aussi très clairement qu’il s’agit
d’une durée supérieure à deux heures.
Il ne s’agit pas d'être nostalgique d'une langue pure, qui n'a jamais
existé du reste, ni d’interdire l’usage de mots anglais en français mais
d’éviter de laisser croire aux enfants qu'il est plus élégant ou plus
moderne, plus "in" de parler en malmenant la syntaxe pour l’angliciser. Le
résultat est souvent ridicule et dénote surtout un manque de culture.
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Michèle
Michèle