Post by JC_LavauPost by jc_lavauIl y a fort longtemps, le petit volume "Les nuages", de Roger Clausse et
Léopold Facy, disait qu'un cumulonimbus pouvait contenir autant de poids
d'eau condensée qu'une demi-douzaine de locomotives.
Retour à la doc : la 141 R du Prêt-Bail pesait 116 tonnes, et son tender
plein pesait environ 75 tonnes. Total roulant, dans les 191 tonnes.
A part ça, je ne sais trouver aucune doc permettant d'évaluer les
valeurs en eau de différents nuages.
Jean-Pierre Chalons. Combien pèse un nuage? ou pourquoi les nuages ne
tombent pas. page 19.
https://www.cjoint.com/c/HFepx0ysnoA
Voici le début du déblayage.
Mais comment peut-on être cirrus ?
15°C au niveau de la mer, et un gradient thermique de – 6,5°C par
kilomètre, jusqu’à la tropopause-type de -56,5°C à 11 000 m. La
température-type est donc de -40,25°C à 8 500 m. A cette température, il
est encore, et de justesse, nécessaire d’un germe pour obtenir une
précipitation en glace d’une vapeur sursaturante.
A cette altitude, la pression-type est alors de 332 hPa par
interpolation tabulaire linéaire.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ed/Pression_amosphere_oaci.png
Cette dernière valeur, 331 hPa, est plus correcte en raison de la
concavité de la courbe de pression selon l’altitude, que l’interpolation
linéaire négligeait.
Tandis que la pression de la vapeur saturante par rapport à la phase
glace est de 12,490 Pa à -40,25°C.
https://nvlpubs.nist.gov/nistpubs/jres/81A/jresv81An1p5_A1b.pdf
Quelle est la valeur en eau, en g/m³, de la vapeur saturante à cette
altitude, en atmosphère-type ?
Que devient le volume molaire de la vapeur d’eau à cette température et
cette pression ?
= 155,039 litres/mol = 155 m³/mol.
Or une mole d’eau pèse 18,0153 g,
D’où valeur en eau de cette vapeur saturante à 8 500 m : 18,0153 g/mol /
155 m3/mol = 0,116 g/m³.
Recoupement avec les valeurs en eau condensée d’un cirrus : mettons que
5 % de sursaturation se soit condensé, soit 5,8 mg/m³.
Evaluons à présent la section d’une traînée de condensation devenue
Un demi-degré de large fait 0,00873 radians. Vu à la distance de 10 km,
cela fait une largeur de 873 m.
Ce qui est amplement plus large que l’envergure d’un Airbus A 320, que
nous allons prendre pour un avion-type : 35,8 m.
L’épaisseur-type d’un cirrus étant de 300 m seulement, allons-nous
limiter à 300 m l’épaisseur d’un tel cirrus ? Oui pour des raisons
diplomatiques, mais bien peu raisonnable en fonction de ce que nous
savons de la perturbation verticale par les vortex d’ailes, dont j’ai
publié des exemples dans les annexes de révision du manuel.
Tu 95
Fixons donc la section du cirrus à 873 m * 459 m = 400 000 m². Soit par
longueur d’un mètre, 400 000 m³, de valeur en eau de vapeur saturante =
46,48 kg.
Or combien cet avion émet de vapeur d’eau, pour parcourir ce mètre ?
Assez difficile de découvrir les chiffres. Voici pour un moteur CFM : 14
g/kN/s, d’où pour la poussée maximale, de 130 kN : 1820 g/s. Il faut
donc trouver le chiffre de poussée en croisière. Compte tenu des
exigences de sécurité au décollage puis en vol d’altitude en cas
d’avalage d’oiseau par un des deux réacteurs, mettons que ce soit le
tiers de la poussée maximale. Il reste 97,5 kN pour l’avion entier en
altitude.
D’où consommation de kérosène = 1 213 g/s.
Cela à une vitesse de 829 km/h = 230 m/s, soit 5,28 g/m.
A recouper avec l’autonomie et l’emport de fuel : 6 000 km pour 30 000
litres, soit 5 l/km ou 4 kg/km ou 4 g/m.
Mon estimation par la poussée était donc pessimiste. On retient
toutefois qu’il s’agit bien de 4 à 5 g de kérosène par mètre parcouru en
altitude. Ce qui donne combien en eau produite ?
2 C10H22 + 31 O2 → 20 CO2 + 22 H2O
284 g kérosène → 396 g eau,
D’où l’estimation, 4,5 g/m de kérosène font 6,27 g/m d’eau.
Soit 1,3 pour mille de la valeur en eau saturante de la section de
l’éventuelle traînée de condensation persistante.
C'est en tout cas extrêmement peu, par rapport aux causes
météorologiques de variations de la sous-saturation ou de la
sursaturation. Présence d'un front chaud par exemple, qui en soulevant
de l'air chaud sans germes, peut le mettre en sursaturation qui serait
restée plusieurs heures invisible sans les germes de condensation
générés par un avion.
Un cirrus persistant large d’un demi-degré, initié par une traînée
d’avion, pèse 35 tonnes sur 15 km, soit un petit locotracteur Y 7100, ou
un Airbus A 320 entier à vide.
Pendant cette distance, l’Airbus a consommé 60 kg de kérosène, donc émis
84 kg d’eau.
Le cirrus ainsi évalué est 416 fois plus lourd que ce que l’avion a
laissé derrière lui.
Or la bande de complotistes aussi paranoïaques et violents que nuls en
physique de l’atmosphère prétend que ces cirrus, le jour où ils sont
persistants, seraient « la preuve » d’épandages ultra-clandestins et
malveillants, impliquant toute l’aviation civile. Ils n’ont jamais
réussi à décider quel serait ce mode d’épandage éventuel, ni le mobile,
ni la substance.
Ici, je n’ai pratiquement jamais de cirrus d’avion persistants : je n’ai
pas les conditions atmosphériques requises, c’est à dire de l’air en
sursaturation à l’altitude où passent les jets.
En revanche on sait très bien le mobile de la C.I.A. quand elle alimente
et dirige discrètement le délire des complotistes les plus niaiseux.
D'un ironiste :
Vous êtes bête avec vos nuages de trente-cinq tonnes... Qui ici a déjà
vu un trente-cinq-tonnes flotter en l’air ? Passez votre permis PL et on
en recause.
On reprend à la base.
https://livre.fnac.com/a6663210/Jean-Pierre-Chalon-Combien-pese-un-nuage
Un cumulus humilis de beau temps.
Valeur en eau condensée : 0,25 à 0,3 g/m^3.
Un kilomètre de côté, 300 m de haut ==> 75 tonnes.
Un cucon : 0,5 g/m^3, 2 km de côté, 5 km de haut : 9 000 tonnes.
Soit 47 locomotives 141 R avec le tender plein.
Un cunimb : 1,5 g/m^3 voire le double.
3 km de côté, 8 km de haut ==> 108 000 tonnes d’eau condensée.
Un beau grand minéralier, voire un pétrolier.
L'ironiste à nouveau :
Encore un effort et vous nous raconterez que l’air pèse cinq millions de
milliards de tonnes.
Affirmatif : 5,1480 × 10^18 kg
Il reste que la masse d’un cirrus est constitué de glace, et pas de
poudre de Perlimpimpin.
Et seule la sursaturation de l’air ambiant peut fournir cette masse.
Par km de cirrus persistant derrière une traînée d’avion, le poids de la
glace est environ le 1/15 de la masse de l’avion à vide ; et un
moyen-courrier parcourt beaucoup plus que 15 km en altitude.
Et cette masse de cirrus durable représente toujours de l’ordre de 400
fois la masse de vapeur d’eau laissée par l’avion, qui dans tout les
cas, condense dans l’air froid d’altitude.
Sauf que ça ne marche QUE dans une couche d’air sursaturée, qui
attendait des germes pour cristalliser en glace l’excédent de vapeur.
Ah oui c’est vrai, ces kons là prennent la buée pour de la vapeur, et la
vapeur pour de la buée... Infoutus d’avoir appris la différence.
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