Post by Philippe RAIPost by Cardinal de HèreJ'aimerais savoir ce que vous en pensez sur n'importe quel plan,
religieux, moral, social, théologique, métaphysique, anthropologique,
économique, etc et comment vous justifiez la chose. Êtes-vous pour la
communauté des biens et des êtres humains à la manière des antiques
Crétois ou Spartes, partagez-vous les idées de Platon dans la
République, plus tard reprises par Plotin, Porphyre et Jamblique ou
encore par certaines sectes gnostiques ? Êtes-vous pour la propriété
privée de certains biens, de tous les biens. Comment la justifiez-vous ?
Cette question a des répercussions pratiques importantes. Par exemple de
sa réponse dépend la justification ou non de l'installation des migrants
n'importe où dans le monde. C'est une question à la fois concrète et
théorique. J'ai bien ma petite idée sur la question mais ne vous
l'infligerai pas, du moins dans ce fil.
Parce que la propriété est le moyen le plus efficace pour motiver
quelqu'un pour exploiter et entretenir un bien.
C'est à lui, il a tout intérêt à le maintenir en état pour en vivre et
le céder à ses héritiers.
Les communistes ont essayé la propriété collective, qui n'appartient à
personne mais à tout le monde, concept tout à fait idéologique.
Ca ne fonctionne pas. Les gens ne sont pas motivés, s'en foutent, sauf à
avoir quelqu'un avec un fouet derrière eux.
Sinon il y a le nomadisme. C'est à dire des groupes de gens qui
s'installent quelque part, exploitent (pillent) les ressources du lieu,
et puis s'en vont ailleurs quand ces ressources sont taries.
Les ressources se reconstituent naturellement, les nomades reviennent,
ou d'autres.
Ca commence à se gâter lorsqu'il y a beaucoup de groupes nomades qui se
suivent et donc arrivent à des emplacement déjà exploités (pillés) ou
que plusieurs groupes veulent s'installer au même endroit.
Ca se gâte encore plus lorsque certains groupes décident de se
sédentariser, donc de s'approprier des lieux pour les mettre en valeur
et gérer les ressources pour qu'elles ne s'épuisent pas.
Quand toute la place est prise, il n'y a plus de possibilité pour le
nomadisme et leur pillage des ressources.
De nos jours en France on a toujours le problème de quelques nomades
(gens du voyage) qui prétendent s'installer où ils veulent et s'en
accaparer des ressources alors que ces lieux sont exploités et
entretenus par d'autres.
Idem pour les migrants qui viennent souvent de lieux qu'ils ont bouzillé
après avoir été mis en valeur par d'anciens colonisateurs.
Ton point de vue utilitariste sur la propriété rejoint et complète celui
exprimé par Maixxxx. Maixxxx insistait sur l'usage de la force dans
l'appropriation et apparemment tu ne le nies pas mais tu rajoutes
l'astuce, le savoir-faire, la connaissance. Ce que tu dis du communisme
complète le point de vue de Colonial. Quand les biens appartiennent à
quelqu'un ils sont convoités et cela peut initier un phénomène
d'escalade qui n'est pas forcément guerrier. Le fait de vouloir plus
peut inciter à se surpasser, à travailler plus, à travailler mieux, à
trouver un autre mode de production etc. Par contre quand il n'y a pas
de propriété privée les hommes se désintéressent de la production et de
l'amélioration, se contentant de ce qui leur tombe tout cuit dans le bec
pour ainsi dire. Et tu étends le phénomène aux migrants qui dédaignent
ceux qui leur offre de bon coeur des vêtements, de la nourriture un
logement, une éducation, des soins médicaux. La concurrence ne porte
plus sur des enjeux positifs (comment avoir plus de nourriture, plus de
ressources, comment mieux les exploiter) mais négatifs, principalement
des problèmes d'égo.
Il me semble qu'au coeur de toutes ces interventions sur la conception
et la justification de la notion de propriété se dessine le rôle,
positif ou négatif, de la concurrence, de l'affrontement pas forcément
guerrier.