Yanick Toutain
2007-03-24 21:10:22 UTC
extraits :La découverte de la vitesse de la lumière a posé un problème
insoluble aux partisans idéalistes de l'évêque Berkeley. En effet, si
la "réalité" doit se résumer à ce que nos sens perçoivent, quel est
donc ce Soleil que je perçois ?
http://site.voila.fr/monsyte/de/SCIENCES/scphys/Trajet_de_la_lumiere_et_materialisme.htm
TRAJET DE LA LUMIÈRE ET MATÉRIALISME
Yanick Toutain
(novembre 2005)
(Ce texte de 2005 est laissé inachevé pour des raisons
épistémologiques : il appartient aux lecteurs de trouver les résultats
finaux - finauds qu'ils seront)
La découverte de la vitesse de la lumière a posé un problème insoluble
aux partisans idéalistes de l'évêque Berkeley. En effet, si la
"réalité" doit se résumer à ce que nos sens perçoivent, quel est donc
ce Soleil que je perçois ?
La découverte par Römer que la vitesse de la lumière est d'environ 300
000 kilomètres par seconde (1 milliard de kilomètres à l'heure) a
imposé à tous les scientifiques d'admettre que la lumière du Soleil a
mis 500 secondes pour nous parvenir, à accepter que le Soleil qu'il
voit date de 8 minutes.
Alors ?
Alors, on a, là, un exemple typique de constat qui laisse un
matérialiste de marbre : Ce n'est que simple exemple de décalage entre
le monde réel, matériel et la perception que nous en avons.
Alors que l'idéaliste - comme sa variante zoologique empiriocriticiste
- lui, y voit un problème majeur : quelle est donc la réalité ? Que va-
t-il appeler réalité ? Est-ce sa perception ? Est-il possible de
considérer - horreur ! - que ce Soleil vieux de 8 minutes serait la
réalité ?
De la même façon, pour l'idéaliste et son frère jumeau empiriste, quel
est le présent ?
Le matérialiste, lui, sait que, 8 minutes auparavant, il s'apprêtait à
quitter sa maison pour sortir dans le jardin ou dans la rue, et que,
au même moment, des photons quittaient la surface du Soleil pour faire
un voyage de 150 millions de kilomètres dans l'espace. Il sait que, 8
minutes plus tard, ces mêmes photons viennent lui chatouiller la
rétine.
Pour le matérialiste, il y a donc deux présents successifs : Le
premier présent se déroulait au moment où les photons quittaient le
Soleil et où l'observateur s'apprêtait à quitter l'ombre de la
maison ; le deuxième présent se déroule au moment où les photons
arrivent sur Terre dans les yeux de l'observateur.
Le matérialiste sait aussi qu'à l'instant présent il se passe dans
l'Univers des milliards d'évènements dont il n'aura connaissance
qu'après un certain délai : S'il parle avec un interlocuteur situé en
face de lui, à une distance de 1 mètre, 3 milliardièmes de secondes
suffiront aux photons pour cogner le visage de son vis à vis et
parvenir à ses yeux. La lumière du phare qui se trouve mille fois plus
loin, à un kilomètre du lieu de leur discussion, mettra, elle, 3
millionièmes de seconde. Quant à la lumière en provenance de la Lune,
les 384 400 kilomètres qu'elle aura à parcourir dans l'espace vide
dureront un peu plus de une seconde. La Lune que je vois, à cet
instant, est donc VIEILLE de 1 seconde. Ce n'est pas la Lune actuelle
que je vois. Celle-là, il faudra attendre une seconde de plus pour
vérifier ce qui s'y est passé.
Tout ce qui précède est aisément compréhensible par un enfant de 8
ans. Lorsqu'il s'amuse à crier, lorsqu'il est à la montagne, pour
déclencher un écho, un enfant peut même constater qu'il y a un
décalage entre le moment où il pousse son cri et celui où le cri lui
revient après avoir heurté la montagne d'en face. Que le son soit un
signal, une vibration de l'air analogue à une vague qui part d'un côté
du bassin pour revenir après avoir heurté l'autre côté ne change rien
à l'affaire. Un photon est une particule identique au messager qui
part du champ de bataille pour venir annoncer à la capitale l'issue de
celle ci : Victoire ou défaite ! Il y a un décalage dans le temps
entre la fin de la bataille et son annonce à Paris.
Mais, pour le matérialiste, comme pour l'enfant, une évidence est
claire et nette : Au moment où le cavalier apporte à Paris la nouvelle
de la victoire de Jemmapes en 1792, il s'est écoulé plusieurs heures
et sur le champ de bataille, on a eu le temps de ramasser, par
dizaines, les corps des soldats français victimes des bouchers au
service des rois étrangers.
On peut donc facilement imaginer la crise majeure qu'a déclenché, dans
le cerveau obtus des idéalistes, ce constat de la vitesse de la
lumière.
Pour vous en convaincre, quittez ce texte l'espace de quelques minutes
et trouvez un "scientifique", de préférence un diplômé, et mieux
encore un physicien d'au moins bac+3. Posez lui une petite question
toute simple:
"Lorsque je regarde le Soleil, est-ce que je le vois entier ?"
S'il renâcle à cette formulation, posez lui la même question sous une
autre forme:
"Le Soleil que je vois, est-ce que je le vois tel qu'il est au même
moment ?"
A ce stade, sa déformation empiristo-idéaliste, son ignorance de ce
qu'est la VRAIE physique l'aura amené à vous prendre de haut. Laissez-
le mariner dans son jus d'arrogance quelques secondes - minutes ? - et
enchaînez en précisant:
"Le soleil, tel que je le vois, est formé de plusieurs parties, de
plusieurs régions ?
Oui ?
Ces régions sont distantes les unes des autres de milliers de
kilomètres ?
Oui ? (ce dialogue imaginaire prévisionnel vous permet d'anticiper la
largeur du sourire arrogant de votre futur interlocuteur, sourire qui
va jaunir à mesure)
Par exemple, lorsque je regarde le centre du Soleil, il est plus près
de moi que les bords (? !) - là vous avez le choix entre le point
d'interrogation et le point d'exclamation.
Oui et alors ?
Donc les photons du bord ont eu un trajet plus long à parcourir !
(l'agacement du "néo-idéaliste" doit commencer à poindre)
- Sans doute ! Et en quoi ça me concerne ?
(ne vous laissez pas impressionner)
Donc, puisque les photons du bord ont un trajet plus long à faire que
les trajets du centre, ils ont mis plus de temps.
Oui mais c'est négligeable ! (là, l'arrogance diplômesque reprend le
dessus) C'est une quantité infinitésimale !
Non, je ne suis pas d'accord mais on verra ça plus tard. Pour
l'instant, est-ce que tu (vous) me concèdes que les photons du bord,
les photons de la couronne ont eu un trajet plus long à parcourir et
ont donc mis plus de temps à arriver dans mes yeux.
Oui, évidemment !
Donc ils ne sont pas partis au même moment !
Quoi ?
Oui, ils ne sont pas partis au même moment ! Les photons du centre du
Soleil sont bien plus récents que ceux de la couronne !
Et ?
Et on ne voit pas le Soleil tel qu'il est - ça nous sommes d'accord -
mais on ne le voit pas non plus tel qu'il était il y a 500 secondes
[ne dites pas 8 minutes ça sent trop son néophyte, protégez vous un
minimum; de la même façon dites 299 792 458 mètres par seconde pour la
vitesse de la lumière, ça les calme un peu et on obtient plus
facilement des "audiences" (il commencent plus rapidement à réfléchir
VRAIMENT à ce que vous êtes en train de leur dire)]
Je ne comprends pas bien où tu veux en venir ?
Quand je crois voir le Soleil, je ne le vois pas. Je ne le vois pas
entier.
???
Ce que tu appelles "voir le Soleil", c'est, en fait, "voir des
morceaux du Soleil qui n'ont pas le même âge".
Je crois avoir déjà précisé plus haut que c'était totalement
négligeable ! Infinitésimal !
Ah bon !
Evidemment ! Puisque je te le dis ! [plus le diplôme est élevé et plus
l'arrogance sera grande]
Connais-tu la taille du Soleil ?
Non, mais c'est négligeable par rapport à la distance qui nous sépare
de lui !
Je ne vois pas le rapport. Le rayon du Soleil est 696 000 kilomètres.
Un photon, dans le vide, met plus de 2 secondes à parcourir cette
distance. Ton "infinitésimal" fait 2 secondes. Pour commencer à être
plus précis, il faut imaginer un triangle rectangle. Un des côtés est
le trajet du photon de la couronne [aidez-le : tangent au globe
solaire]. Ce côté est perpendiculaire à un rayon (de 696 000 km). Le
troisième côté relie donc le centre du Soleil à l'œil de
l'observateur. Soit environ 150 millions de kilomètres. Mais, à ce
côté, il faut retrancher le rayon du Soleil dont la mesure est donnée
précédemment. Soit 150 millions moins 696 000, soit 149,3 millions de
kilomètres.
Quant au trajet du photon, il mesure la racine carrée de la différence
entre le carré de la distance "centre Soleil - œil de l'observateur"
et le carré du rayon, soit racine de (150 millions)² - (696 000)². Le
résultat est 149,998 millions.
La différence entre les deux résultats est 0.694385 millions, c'est à
dire 694 385 kilomètres. Soit 99.77 % de la mesure du rayon du Soleil.
(Pour ceux qui veulent vérifier: appelons B le trajet du photon et r
le rayon du Soleil; la différence entre les deux longueurs est égale à
B + r - racine de (B²+r²)
Tu dois admettre que ton argument sur la taille du Soleil qui serait
négligeable était erroné: c'est la distance qui est négligeable! En
fait, plus l'observateur est loin du Soleil et plus on s'approche de
la mesure du rayon.
Pour résumer, il y a 2,3 secondes d'écart !
Je m'avoue convaincu !
[Cette phrase est un pur gag ! Un relativiste, même convaincu, ne
prononce JAMAIS une phrase pareille !]
Il y a donc plus de deux secondes d'écart entre les photons de la
couronne du Soleil et les photons du centre: Si ceux du centre ont mis
500 secondes pour parvenir jusqu'à nos yeux, ceux de la couronne ont
mis 502,3 secondes.
Mais alors quel rapport avec le début ?
C'est lumineux ! Tu ne vois pas le Soleil, tu vois des moments
différents du Soleil. Tout de suite, tu vois le bord du Soleil tel
qu'il était il y a 502,3 secondes et le centre du Soleil, tel qu'il
était, plus récemment, il y a 500 secondes.
Cela me paraît confus…
Plus simplement: si je veux une photo du Soleil tel qu'il était EN
RÉALITÉ , A UN INSTANT PRÉCIS, il faudra que je colle plusieurs photos
prises successivement.
Précise.
Bon, je prends une photo du Soleil. Je garde la partie centrale de ma
photo. Puis j'attends 1 seconde. Je prends une autre photo. J'efface
le centre et la couronne. Puis encore une seconde. J'efface de cette
troisième photo le centre pour ne garder que la couronne. J'assemble
mes trois morceaux de photos et j'obtiens une image du Soleil tel
qu'il était à un instant I.
Ok ! Je comprends même que c'est un nombre énorme de photos qu'il
faudra faire.
Puisque tu commences à accepter de quitter le point de vue idéaliste
on va pouvoir continuer à avancer.
Parce qu'on n'a pas fini ?
Bah non bien au contraire; puisque tu commences à quitter le point de
vue de Berkeley et de Einstein, tu va bientôt être en mesure de
percevoir ce que sera la véritable science du 21° siècle.
Belle promesse quelque peu arrogante et présomptueuse ! [ ne vous en
faites pas ! plus ils le sont eux-mêmes et plus ils vous en feront, de
façon défensive, le reproche. C'est comme le chrétien qui vous traite
de secte]
Allons-y ! Entre ces photos successives, mettons entre la première
photo et celle prise 2,3 secondes plus tard, quelle distance le Soleil
aura-t-il parcouru ?
Quelle distance le Soleil aura parcouru ? Je n'en sais rien… Par
rapport à quoi ? Si tu me poses la question pour la Terre, comme elle
orbite à une vitesse de 30 kilomètres par seconde, elle aura parcouru
environ 69 kilomètres. Mais c'est idiot. Ca ne sert à rien, cela n'a
aucune importance puisqu'elle fait le tour du Soleil.
[A ce stade, je dois, impérativement, faire un aparté pour les
générations futures: Oui, hélas oui, ce type de dialogue parfaitement
crétin avait encore lieu au début du vingt et unième siècle: La
relativité permettait de conserver un Soleil immobile 300 ans après
Newton. Les ravages de Einstein et de ses épigones ont été totalement
calamiteux dans les cerveaux humains pendant tout le vingtième siècle]
Tu sais que le Soleil avance.
Par rapport à quoi ?
Il avance dans l'espace.
Quel espace ? Ne me dis pas que tu crois encore à l'éther ! [La
meilleure défense étant l'attaque ils vont vous REPROCHER cette
faribole d'espace VIBRANT inventée par un des leurs pour évacuer les
photons corpusculaires de Newton] Je te fais remarquer que Michelson a
supprimé cette croyance à l'éther il y a plus d'un siècle.
Bon OK ! Reprenons les choses par le commencement: Tu sais que la
Terre est censée tourner autour du Soleil.
Censée [ricanement: vérifier ses canines]
Elle a une vitesse orbitale d'environ 30 kilomètres par secondes.
J'ai dû apprendre ça. [Ils aiment bien ce genre de phrase: Ils ont
tout le savoir du monde en stock même si ils ne s'en souviennent plus
et ne s'en servent jamais]
Mais le Soleil, lui aussi, tourne autour du centre de la Galaxie.
(…) [Là il y a un blanc: ils n'ont pas appris, mais vont essayer
d'assurer pour ne pas avoir à l'avouer. Ne pas trop attendre, ne les
humiliez pas pour rien]
Il a une vitesse de 250 kilomètres par seconde autour du centre de la
Galaxie.
Tu vois bien: toi aussi, tu dis "par rapport" au centre de la Galaxie.
Non, je reprends "ton" vocabulaire. Pour moi, ces 250 ne sont pas une
"vitesse". De même d'ailleurs que les 30 kilomètres de "vitesse"
orbitale. Mais je ne voulais pas entamer la polémique.
Alors ?
Alors, peux-tu me concéder que le centre de la Galaxie est en
mouvement.
Par rapport à quoi ?
OK tu es un coriace toi ! [ça leur fait plaisir: leur obstination
crasse leur paraît être une preuve d'indépendance d'esprit et de
volonté; plus ils sont grégaires et plus ils se rassurent ainsi] On va
se limiter là: Donc tu me concèdes que la vitesse orbitale du Soleil
est 250 kilomètres par seconde ?
Admettons ! [Comme ils n'en savent toujours pas plus qu'au dessus, ils
"concèdent"]
Donc, entre le moment où le photon - je dis le photon mais c'est le
groupe de photons évidemment - part de la couronne du Soleil et le
moment, 2,3 secondes plus tard où celui du centre visible du Soleil,
le Soleil a fait un TRAJET sur son orbite autour du centre de la
Galaxie. Ce trajet fait au moins 2,3 fois 250 km, soit 575 kilomètres.
Tu es d'accord ?
Admettons
Ah non ! N'admets pas: La Soleil a-t-il oui ou non avancé pendant les
deux secondes ? Sur son orbite, il a progressé; tu dois admettre ça
rationnellement ou le critiquer tout aussi rationnellement.
Bon, ok, il a avancé.
Tu admets que entre le moment où les photons de la couronne sont
partis et celui, 2,3 secondes plus tard, où les photons du centre
visible sont partis, tu admets que le Soleil a avancé.
Oui, je viens de te le dire.
Alors tout notre dessin précédent, tout notre raisonnement précédent
est faux.
[A ce stade, il y a trois solutions. Pas quatre, trois ! La première,
il vous envoie promener sous divers prétextes variés: la sociologie de
la mauvaise foi "scientifique" en classera les typologies. La
deuxième: vous êtes tombé sur la perle rare: A ce stade, laissez le
faire, il prendra une feuille, refera tous les raisonnements, et
trouvera peut-être les formules. La troisième solution est toujours le
marais: vous allez ramer !]
Bon, puisque je n'ai rien de plus intéressant à faire, explique moi
donc cette théorie géniale !
Non, non, tu vas collaborer. Prends une feuille et un stylo. Tu
dessines S1 le Soleil au moment où le "photon-bord" part. Puis, S2
YT Première frappe : 18 /11 /2005
(mise en page améliorée et notes : 30 décembre 2006)
À un mètre : 1 / 299792458 = env. 3.3 10-9 (on divise des mètres par
des m s-1 et on obtient des secondes)
À un kilomètre : 1000 / 299792458 = env. 3.3 10-6 (s)
À cent mille kilomètres : 108 / 299792458 = env. 3.3 10-1 = 0.33 (s)
À 384 400 kilomètres : 384.4 106 / 299792458 = env. 1.28 (s)
À 696 000 kilomètres : 696 106 / 299792458 = env. 2.31 (s)
insoluble aux partisans idéalistes de l'évêque Berkeley. En effet, si
la "réalité" doit se résumer à ce que nos sens perçoivent, quel est
donc ce Soleil que je perçois ?
http://site.voila.fr/monsyte/de/SCIENCES/scphys/Trajet_de_la_lumiere_et_materialisme.htm
TRAJET DE LA LUMIÈRE ET MATÉRIALISME
Yanick Toutain
(novembre 2005)
(Ce texte de 2005 est laissé inachevé pour des raisons
épistémologiques : il appartient aux lecteurs de trouver les résultats
finaux - finauds qu'ils seront)
La découverte de la vitesse de la lumière a posé un problème insoluble
aux partisans idéalistes de l'évêque Berkeley. En effet, si la
"réalité" doit se résumer à ce que nos sens perçoivent, quel est donc
ce Soleil que je perçois ?
La découverte par Römer que la vitesse de la lumière est d'environ 300
000 kilomètres par seconde (1 milliard de kilomètres à l'heure) a
imposé à tous les scientifiques d'admettre que la lumière du Soleil a
mis 500 secondes pour nous parvenir, à accepter que le Soleil qu'il
voit date de 8 minutes.
Alors ?
Alors, on a, là, un exemple typique de constat qui laisse un
matérialiste de marbre : Ce n'est que simple exemple de décalage entre
le monde réel, matériel et la perception que nous en avons.
Alors que l'idéaliste - comme sa variante zoologique empiriocriticiste
- lui, y voit un problème majeur : quelle est donc la réalité ? Que va-
t-il appeler réalité ? Est-ce sa perception ? Est-il possible de
considérer - horreur ! - que ce Soleil vieux de 8 minutes serait la
réalité ?
De la même façon, pour l'idéaliste et son frère jumeau empiriste, quel
est le présent ?
Le matérialiste, lui, sait que, 8 minutes auparavant, il s'apprêtait à
quitter sa maison pour sortir dans le jardin ou dans la rue, et que,
au même moment, des photons quittaient la surface du Soleil pour faire
un voyage de 150 millions de kilomètres dans l'espace. Il sait que, 8
minutes plus tard, ces mêmes photons viennent lui chatouiller la
rétine.
Pour le matérialiste, il y a donc deux présents successifs : Le
premier présent se déroulait au moment où les photons quittaient le
Soleil et où l'observateur s'apprêtait à quitter l'ombre de la
maison ; le deuxième présent se déroule au moment où les photons
arrivent sur Terre dans les yeux de l'observateur.
Le matérialiste sait aussi qu'à l'instant présent il se passe dans
l'Univers des milliards d'évènements dont il n'aura connaissance
qu'après un certain délai : S'il parle avec un interlocuteur situé en
face de lui, à une distance de 1 mètre, 3 milliardièmes de secondes
suffiront aux photons pour cogner le visage de son vis à vis et
parvenir à ses yeux. La lumière du phare qui se trouve mille fois plus
loin, à un kilomètre du lieu de leur discussion, mettra, elle, 3
millionièmes de seconde. Quant à la lumière en provenance de la Lune,
les 384 400 kilomètres qu'elle aura à parcourir dans l'espace vide
dureront un peu plus de une seconde. La Lune que je vois, à cet
instant, est donc VIEILLE de 1 seconde. Ce n'est pas la Lune actuelle
que je vois. Celle-là, il faudra attendre une seconde de plus pour
vérifier ce qui s'y est passé.
Tout ce qui précède est aisément compréhensible par un enfant de 8
ans. Lorsqu'il s'amuse à crier, lorsqu'il est à la montagne, pour
déclencher un écho, un enfant peut même constater qu'il y a un
décalage entre le moment où il pousse son cri et celui où le cri lui
revient après avoir heurté la montagne d'en face. Que le son soit un
signal, une vibration de l'air analogue à une vague qui part d'un côté
du bassin pour revenir après avoir heurté l'autre côté ne change rien
à l'affaire. Un photon est une particule identique au messager qui
part du champ de bataille pour venir annoncer à la capitale l'issue de
celle ci : Victoire ou défaite ! Il y a un décalage dans le temps
entre la fin de la bataille et son annonce à Paris.
Mais, pour le matérialiste, comme pour l'enfant, une évidence est
claire et nette : Au moment où le cavalier apporte à Paris la nouvelle
de la victoire de Jemmapes en 1792, il s'est écoulé plusieurs heures
et sur le champ de bataille, on a eu le temps de ramasser, par
dizaines, les corps des soldats français victimes des bouchers au
service des rois étrangers.
On peut donc facilement imaginer la crise majeure qu'a déclenché, dans
le cerveau obtus des idéalistes, ce constat de la vitesse de la
lumière.
Pour vous en convaincre, quittez ce texte l'espace de quelques minutes
et trouvez un "scientifique", de préférence un diplômé, et mieux
encore un physicien d'au moins bac+3. Posez lui une petite question
toute simple:
"Lorsque je regarde le Soleil, est-ce que je le vois entier ?"
S'il renâcle à cette formulation, posez lui la même question sous une
autre forme:
"Le Soleil que je vois, est-ce que je le vois tel qu'il est au même
moment ?"
A ce stade, sa déformation empiristo-idéaliste, son ignorance de ce
qu'est la VRAIE physique l'aura amené à vous prendre de haut. Laissez-
le mariner dans son jus d'arrogance quelques secondes - minutes ? - et
enchaînez en précisant:
"Le soleil, tel que je le vois, est formé de plusieurs parties, de
plusieurs régions ?
Oui ?
Ces régions sont distantes les unes des autres de milliers de
kilomètres ?
Oui ? (ce dialogue imaginaire prévisionnel vous permet d'anticiper la
largeur du sourire arrogant de votre futur interlocuteur, sourire qui
va jaunir à mesure)
Par exemple, lorsque je regarde le centre du Soleil, il est plus près
de moi que les bords (? !) - là vous avez le choix entre le point
d'interrogation et le point d'exclamation.
Oui et alors ?
Donc les photons du bord ont eu un trajet plus long à parcourir !
(l'agacement du "néo-idéaliste" doit commencer à poindre)
- Sans doute ! Et en quoi ça me concerne ?
(ne vous laissez pas impressionner)
Donc, puisque les photons du bord ont un trajet plus long à faire que
les trajets du centre, ils ont mis plus de temps.
Oui mais c'est négligeable ! (là, l'arrogance diplômesque reprend le
dessus) C'est une quantité infinitésimale !
Non, je ne suis pas d'accord mais on verra ça plus tard. Pour
l'instant, est-ce que tu (vous) me concèdes que les photons du bord,
les photons de la couronne ont eu un trajet plus long à parcourir et
ont donc mis plus de temps à arriver dans mes yeux.
Oui, évidemment !
Donc ils ne sont pas partis au même moment !
Quoi ?
Oui, ils ne sont pas partis au même moment ! Les photons du centre du
Soleil sont bien plus récents que ceux de la couronne !
Et ?
Et on ne voit pas le Soleil tel qu'il est - ça nous sommes d'accord -
mais on ne le voit pas non plus tel qu'il était il y a 500 secondes
[ne dites pas 8 minutes ça sent trop son néophyte, protégez vous un
minimum; de la même façon dites 299 792 458 mètres par seconde pour la
vitesse de la lumière, ça les calme un peu et on obtient plus
facilement des "audiences" (il commencent plus rapidement à réfléchir
VRAIMENT à ce que vous êtes en train de leur dire)]
Je ne comprends pas bien où tu veux en venir ?
Quand je crois voir le Soleil, je ne le vois pas. Je ne le vois pas
entier.
???
Ce que tu appelles "voir le Soleil", c'est, en fait, "voir des
morceaux du Soleil qui n'ont pas le même âge".
Je crois avoir déjà précisé plus haut que c'était totalement
négligeable ! Infinitésimal !
Ah bon !
Evidemment ! Puisque je te le dis ! [plus le diplôme est élevé et plus
l'arrogance sera grande]
Connais-tu la taille du Soleil ?
Non, mais c'est négligeable par rapport à la distance qui nous sépare
de lui !
Je ne vois pas le rapport. Le rayon du Soleil est 696 000 kilomètres.
Un photon, dans le vide, met plus de 2 secondes à parcourir cette
distance. Ton "infinitésimal" fait 2 secondes. Pour commencer à être
plus précis, il faut imaginer un triangle rectangle. Un des côtés est
le trajet du photon de la couronne [aidez-le : tangent au globe
solaire]. Ce côté est perpendiculaire à un rayon (de 696 000 km). Le
troisième côté relie donc le centre du Soleil à l'œil de
l'observateur. Soit environ 150 millions de kilomètres. Mais, à ce
côté, il faut retrancher le rayon du Soleil dont la mesure est donnée
précédemment. Soit 150 millions moins 696 000, soit 149,3 millions de
kilomètres.
Quant au trajet du photon, il mesure la racine carrée de la différence
entre le carré de la distance "centre Soleil - œil de l'observateur"
et le carré du rayon, soit racine de (150 millions)² - (696 000)². Le
résultat est 149,998 millions.
La différence entre les deux résultats est 0.694385 millions, c'est à
dire 694 385 kilomètres. Soit 99.77 % de la mesure du rayon du Soleil.
(Pour ceux qui veulent vérifier: appelons B le trajet du photon et r
le rayon du Soleil; la différence entre les deux longueurs est égale à
B + r - racine de (B²+r²)
Tu dois admettre que ton argument sur la taille du Soleil qui serait
négligeable était erroné: c'est la distance qui est négligeable! En
fait, plus l'observateur est loin du Soleil et plus on s'approche de
la mesure du rayon.
Pour résumer, il y a 2,3 secondes d'écart !
Je m'avoue convaincu !
[Cette phrase est un pur gag ! Un relativiste, même convaincu, ne
prononce JAMAIS une phrase pareille !]
Il y a donc plus de deux secondes d'écart entre les photons de la
couronne du Soleil et les photons du centre: Si ceux du centre ont mis
500 secondes pour parvenir jusqu'à nos yeux, ceux de la couronne ont
mis 502,3 secondes.
Mais alors quel rapport avec le début ?
C'est lumineux ! Tu ne vois pas le Soleil, tu vois des moments
différents du Soleil. Tout de suite, tu vois le bord du Soleil tel
qu'il était il y a 502,3 secondes et le centre du Soleil, tel qu'il
était, plus récemment, il y a 500 secondes.
Cela me paraît confus…
Plus simplement: si je veux une photo du Soleil tel qu'il était EN
RÉALITÉ , A UN INSTANT PRÉCIS, il faudra que je colle plusieurs photos
prises successivement.
Précise.
Bon, je prends une photo du Soleil. Je garde la partie centrale de ma
photo. Puis j'attends 1 seconde. Je prends une autre photo. J'efface
le centre et la couronne. Puis encore une seconde. J'efface de cette
troisième photo le centre pour ne garder que la couronne. J'assemble
mes trois morceaux de photos et j'obtiens une image du Soleil tel
qu'il était à un instant I.
Ok ! Je comprends même que c'est un nombre énorme de photos qu'il
faudra faire.
Puisque tu commences à accepter de quitter le point de vue idéaliste
on va pouvoir continuer à avancer.
Parce qu'on n'a pas fini ?
Bah non bien au contraire; puisque tu commences à quitter le point de
vue de Berkeley et de Einstein, tu va bientôt être en mesure de
percevoir ce que sera la véritable science du 21° siècle.
Belle promesse quelque peu arrogante et présomptueuse ! [ ne vous en
faites pas ! plus ils le sont eux-mêmes et plus ils vous en feront, de
façon défensive, le reproche. C'est comme le chrétien qui vous traite
de secte]
Allons-y ! Entre ces photos successives, mettons entre la première
photo et celle prise 2,3 secondes plus tard, quelle distance le Soleil
aura-t-il parcouru ?
Quelle distance le Soleil aura parcouru ? Je n'en sais rien… Par
rapport à quoi ? Si tu me poses la question pour la Terre, comme elle
orbite à une vitesse de 30 kilomètres par seconde, elle aura parcouru
environ 69 kilomètres. Mais c'est idiot. Ca ne sert à rien, cela n'a
aucune importance puisqu'elle fait le tour du Soleil.
[A ce stade, je dois, impérativement, faire un aparté pour les
générations futures: Oui, hélas oui, ce type de dialogue parfaitement
crétin avait encore lieu au début du vingt et unième siècle: La
relativité permettait de conserver un Soleil immobile 300 ans après
Newton. Les ravages de Einstein et de ses épigones ont été totalement
calamiteux dans les cerveaux humains pendant tout le vingtième siècle]
Tu sais que le Soleil avance.
Par rapport à quoi ?
Il avance dans l'espace.
Quel espace ? Ne me dis pas que tu crois encore à l'éther ! [La
meilleure défense étant l'attaque ils vont vous REPROCHER cette
faribole d'espace VIBRANT inventée par un des leurs pour évacuer les
photons corpusculaires de Newton] Je te fais remarquer que Michelson a
supprimé cette croyance à l'éther il y a plus d'un siècle.
Bon OK ! Reprenons les choses par le commencement: Tu sais que la
Terre est censée tourner autour du Soleil.
Censée [ricanement: vérifier ses canines]
Elle a une vitesse orbitale d'environ 30 kilomètres par secondes.
J'ai dû apprendre ça. [Ils aiment bien ce genre de phrase: Ils ont
tout le savoir du monde en stock même si ils ne s'en souviennent plus
et ne s'en servent jamais]
Mais le Soleil, lui aussi, tourne autour du centre de la Galaxie.
(…) [Là il y a un blanc: ils n'ont pas appris, mais vont essayer
d'assurer pour ne pas avoir à l'avouer. Ne pas trop attendre, ne les
humiliez pas pour rien]
Il a une vitesse de 250 kilomètres par seconde autour du centre de la
Galaxie.
Tu vois bien: toi aussi, tu dis "par rapport" au centre de la Galaxie.
Non, je reprends "ton" vocabulaire. Pour moi, ces 250 ne sont pas une
"vitesse". De même d'ailleurs que les 30 kilomètres de "vitesse"
orbitale. Mais je ne voulais pas entamer la polémique.
Alors ?
Alors, peux-tu me concéder que le centre de la Galaxie est en
mouvement.
Par rapport à quoi ?
OK tu es un coriace toi ! [ça leur fait plaisir: leur obstination
crasse leur paraît être une preuve d'indépendance d'esprit et de
volonté; plus ils sont grégaires et plus ils se rassurent ainsi] On va
se limiter là: Donc tu me concèdes que la vitesse orbitale du Soleil
est 250 kilomètres par seconde ?
Admettons ! [Comme ils n'en savent toujours pas plus qu'au dessus, ils
"concèdent"]
Donc, entre le moment où le photon - je dis le photon mais c'est le
groupe de photons évidemment - part de la couronne du Soleil et le
moment, 2,3 secondes plus tard où celui du centre visible du Soleil,
le Soleil a fait un TRAJET sur son orbite autour du centre de la
Galaxie. Ce trajet fait au moins 2,3 fois 250 km, soit 575 kilomètres.
Tu es d'accord ?
Admettons
Ah non ! N'admets pas: La Soleil a-t-il oui ou non avancé pendant les
deux secondes ? Sur son orbite, il a progressé; tu dois admettre ça
rationnellement ou le critiquer tout aussi rationnellement.
Bon, ok, il a avancé.
Tu admets que entre le moment où les photons de la couronne sont
partis et celui, 2,3 secondes plus tard, où les photons du centre
visible sont partis, tu admets que le Soleil a avancé.
Oui, je viens de te le dire.
Alors tout notre dessin précédent, tout notre raisonnement précédent
est faux.
[A ce stade, il y a trois solutions. Pas quatre, trois ! La première,
il vous envoie promener sous divers prétextes variés: la sociologie de
la mauvaise foi "scientifique" en classera les typologies. La
deuxième: vous êtes tombé sur la perle rare: A ce stade, laissez le
faire, il prendra une feuille, refera tous les raisonnements, et
trouvera peut-être les formules. La troisième solution est toujours le
marais: vous allez ramer !]
Bon, puisque je n'ai rien de plus intéressant à faire, explique moi
donc cette théorie géniale !
Non, non, tu vas collaborer. Prends une feuille et un stylo. Tu
dessines S1 le Soleil au moment où le "photon-bord" part. Puis, S2
YT Première frappe : 18 /11 /2005
(mise en page améliorée et notes : 30 décembre 2006)
À un mètre : 1 / 299792458 = env. 3.3 10-9 (on divise des mètres par
des m s-1 et on obtient des secondes)
À un kilomètre : 1000 / 299792458 = env. 3.3 10-6 (s)
À cent mille kilomètres : 108 / 299792458 = env. 3.3 10-1 = 0.33 (s)
À 384 400 kilomètres : 384.4 106 / 299792458 = env. 1.28 (s)
À 696 000 kilomètres : 696 106 / 299792458 = env. 2.31 (s)