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[lien pourri]
Encore un grand merci pour ce lien bien inutile qui sera bien utile pour
la man du créateur de site friant de click et de visiteurs.
Vous devriez quand même faire un tour à Porrentruy, ça en vaut plutôt le
détour.
À l’Hôtel-Dieu de Porrentruy (JU), la visite du minuscule Palais
incongru des raretés étonnantes permet de plonger dans l’univers du
collectif des frères Froidevaux et de Miguel Angel Morales. Un lieu
kitsch et loufoque, en forme d’appartement de grand-mère où tous les
objets sont détournés.Le PIRE réunit le meilleurdePlonk&ReplonkISABELLE
***@lematindimanche.chPlonk & Replonk, ça fait
deux. Ajoutez un troi-sième larron et vous obtenez toujours un de moins
que les trois mousquetaires qui étaient quatre. C’est absurde? Mais
qu’est-ce qui ne l’est pas lorsqu’on parle des frangins Jacques et
Hubert Froidevaux et de leur complice Mi-guel Angel Morales,
autodéclarés en 1997 «édi-teurs d’inutilité publique»?Dans la cour de
l’Hôtel-Dieu à Porrentruy mont et leur compère d’origine barcelonaise
ont cette étonnante faculté de nous plonger dans un monde parallèle où
tout est délicieu-sement décalé.Bidouilleries et plonkeriesDans cette
cour pavée où le béton est à l’hon-neur ce jour-là, nous sommes face au
PIRE, musée qui leur est dédié et a ouvert juste avant les Fêtes l’an
dernier. Musée ou plutôt «ambassade», comme ils aiment à le dire,
puisque leur collectif est établi au-delà des (JU), la joyeuse bande
moins un a organisé, le mois dernier, la bétonnade, jeu qui consiste à
couler dans le ciment leurs fameux nains de jardin, ainsi que, pour les
plus hasardeux, un objet fétiche: Sophie la girafe, Goldorak en
plastique, une poupée Barbie, un verre à bière ou une boule à neige.
«Tout sauf votre con-joint», précise Jacques Froidevaux – celui des deux
frères qui n’est pas barbu. La journée, as-sociée à l’ouverture de
l’expo «Urgence? Pa-tientez!» s’est déroulée dans la bonne humeur. Il
faut dire que les quinquagénaires du Noir-mont et leur compère d’origine
barcelonaise ont cette étonnante faculté de nous plonger dans un monde
parallèle où tout est délicieu-sement décalé.Bidouilleries et
plonkeriesDans cette cour pavée où le béton est à l’hon-neur ce jour-là,
nous sommes face au PIRE, musée qui leur est dédié et a ouvert juste
avant les Fêtes l’an dernier. Musée ou plutôt «ambassade», comme ils
aiment à le dire, puisque leur collectif est établi au-delà des
frontières du canton, à La Chaux-de-Fonds (NE). «On prend un coup de
vieux. Ça sent car-rément le sapin», marmonne un brin contrarié Hubert
Froidevaux. Le PIRE, c’est le meilleur des Plonk. Ce sont toutes leurs
bidouilleries qui font sourire, leurs montagnes d’objets in-solites,
leurs images détournées et autres in-ventions absurdes.«Le PIRE veut
dire le Palais incongru des ra-retés étonnantes», disent-ils en chœur.
Alors, entrons dans la planque des Plonk où, d’em-blée, un panneau
avertit que «le paillasson est sur la clé». Et en avant pour une
immersion dans leur univers en délire: livres, bandes des-sinées, cartes
postales, autocollants. Un lieu à leur image, intensément kitsch et
plein de ten-dresse, revendiquant l’héritage de leurs maî-tres en
loufoquerie, les Gary Larson, Pierre Dac, Pierre Desproges ou Monty
Python.L’endroit est minuscule, c’est un trois-pièces(avec vue sur la
cour) de 70 mètres carrés, au décor à l’ancienne, habité par des
personnes âgées aux goûts hétéroclites. «On n’allait pas faire un
appartement Ikea ultramoderne, ➜➜sourit Hubert. Ici, c’est comme si on
va chez sa grand-mère qui n’est pas là, parce qu’elle est allée acheter
une salade, et qui va bientôt re-venir. Elle a accumulé tous les objets
que sa fi-fille lui a donnés. Et c’est tellement laid! Mais elle ne
jettera jamais rien, l’étoile de mer, la gondole sur la cheminée. En
fait, c’est la cris-tallisation des souvenirs.»Jacques tient à ajouter:
«Pendant ses loisirs,elle et son mari font de la pâtisserie durable en
ciment. Gourmands, ils ont au mur la photo du parc national des gâteaux
qui est en train de fondre à cause du réchauffement climati-que.» Oui,
ici, chaque objet renferme une his-toire dingue. «Là, il y a la
pinaillette de préci-sion de feu Monsieur Baggenstoss, qui permet de
couper les cheveux en quatre, explique Hu-bert. Il suffit d’ouvrir la
boîte, de placer le che-veu sur la surface plate tout en le maintenant
latéralement avec les pouces. Rabattre le cou-vercle d’un coup sec et le
rouvrir. Compter les quatre tronçons du cheveu et jouir de cet ins-tant
précieux empreint d’un rare perfection-nisme. Ne sommes-nous pas en
Suisse, le pays de la mécanique de précision?»Tout est de cet acabit
dans le PIRE. Il faut re-garder attentivement chaque bibelot, écriteau
«Attention! Peinture sèche» ou panneau «Mur. Ne pas déplacer». Tout est
joliment agencé mais rien n’est à la bonne place. Le canapé est un
paravent, la vieille radio diffuse une musi-que répétitive à s’arracher
les cheveux, le cou-cou est en panne. Aux murs, les tableaux se
touchent. Un tram fait la vaine tentative d’en dépasser un autre, un
tunnel est trop à droite par rapport aux rails (titre: «La presquitude
des choses»), une grue monumentale pose le dernier maillon de la tour
Eiffel. «C’est d’appa-rence cosy, mais en même temps, cela peut être
inquiétant, quand on voit toute une vi-trine avec des objets militaires,
poursuit Hu-bert. C’est à l’image de la Suisse. À côté, il y a même un
petit boudoir un peu mystique ha-bité par le fantôme des lieux.»Une
densité d’émotionPrésente ce jour-là pour l’inauguration de l’Atelier,
la quatrième pièce du musée et de l’exposition temporaire «Urgence?
Patientez!» l’ancienne ministre jurassienne Élisabeth Baume-Schneider
est très sensible à l’humour et à la poésie des Plonk & Replonk.
«L’apparte-ment est plein de tendresse. Il y a une ambiance. Il y a
quelque chose qui nous touche, surtout ma génération. On retrouve des
objets de notre enfance. Il y a certes un décalage, mais il est
affectif. La boîte à biscuits, on l’a tous vue chez notre grand-mère. Il
y a une densité d’émotion. L’art de Plonk & Replonk n’est pas gratuit,
jamais vulgaire. C’est causti-que, totalement en décalage. Cela peut
mettre mal à l’aise, du moins interpeller ou à l’inverse rendre heureux.
J’ai entendu une dame dire: «Si je suis déprimée je vais revisiter leur
muséeet m’asseoir au salon.»Une élégante fume un thermomètreDu salon à
la salle d’attente, il n’y a que quel-que pas. Sous le titre «Urgence?
Patientez!» la «belle exposition temporaire d’art temporain», est
consacrée au milieu hospitalier. «L’idée est venue de ma difficulté à
payer mes assuran-ces-maladie et de ce quotidien médical qui nous
accompagnera tous un jour ou l’autre», bougonne Jacques. On aimerait que
ce monde soit aussi drôle que ce que les compères pré-sentent à la
clinique du PIRE. Comme cette élégante qui, dans son lit, fume une
longue ci-garette en forme de thermomètre sous le re-gard attendri d’un
médecin-cheval. On s’amuse à regarder de près les indications des
médicaments: «Veuillez rendre votre dernier souffle avant la date de
péremption.»
https://www.le-pire.ch/images/presse/matin-dimanche-4-novembre/matin-dimanche-04-11-2018.pdf