Cardinal de Hère
2018-06-01 12:39:53 UTC
Pourquoi Jésus écrivit-il sur la poussière ?
Jean 8,4-8
4 ils dirent à Jésus : Maître, cette femme a été surprise en flagrant
délit d’adultère.
5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : toi
donc, que dis-tu ?
6 Ils disaient cela pour l’éprouver, afin de pouvoir l’accuser. Mais
Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre.
7 Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit : Que
celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.
8 Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre.
A l’époque du Christ les israélites avaient depuis longtemps renoncé à
lapider les hommes et les femmes infidèles. Le piège était donc le
suivant : soit Jésus se conformait à la loi exprimée en Lévitique 20,10
en exigeant la lapidation de la femme adultère et dans ce cas il passait
pour un salaud aux yeux de ceux qui le suivaient et jugeaient cette
pratique barbare et peu charitable ; soit il ne se conformait pas lui
non plus à la loi et passait aux yeux des juifs pour un transgresseur.
Le Christ choisit de ne pas s’opposer à la loi mais de mettre les
accusateurs en face de leurs propres contradictions. Il le fait de
manière non violente, sans entrer en rivalité avec eux, ce qui pourrait
déclencher une réaction de lynchage contre la femme voire même contre
lui. Il s’agenouille devant eux, baisse les yeux et écrit sur la
poussière du sol. L’enseignement biblique repose sur l'image et ici nous
en avons une et de taille : celle du « doigt de Dieu » qui grave sur la
pierre les tables de la loi pour les donner à Moïse. Or Jésus trace dans
le sable la loi de Dieu et peut-être s'agit-il de la loi contenue dans
Lévitique 20,10 relative aux adultères ? Nous ne le savons pas mais son
doigt, qui est celui de Dieu parmi nous, montre que cette loi n’était
pas destinée à être gravée dans l’éternité du roc mais dans la fugacité
de la poussière.
En s’agenouillant et en baissant les yeux le Christ interrompt toute
rivalité entre lui et ses accusateurs. Et son doigt leur rappelle que la
loi a beaucoup évolué sous l’impulsion de Dieu, dans un sens moins
sanglant et plus spirituel, comme par exemple en Ezechiel 18,2-4 (2
Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d’Israël : Les pères ont
mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées ? 3
Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Eternel, vous n’aurez plus lieu de
dire ce proverbe en Israël. 4 Voici, toutes les âmes sont à moi ; l’âme
du fils comme l’âme du père, l’une et l’autre sont à moi ; l’âme qui
pèche, c’est celle qui mourra.) qui s’oppose à Exode 20,5 et à
Deutéronome 5,9 (Tu ne te prosterneras point devant elles (les idoles),
et tu ne les serviras point ; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un
Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la
troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent) autrement
dit à un article du décalogue.
Et ceux qui lui ont tendu le piège ne l’insultent pas, ils ne sont pas à
ce moment en rivalité avec le Christ mais perplexes devant son
enseignement. Et ils continuent de l’interroger. Et c’est là qu’il se
redresse et leur répond : « que celui qui n’a jamais péché lui jette la
première pierre ». Puis, pour ne pas les provoquer, il s’agenouille à
nouveau, baisse les yeux et continue d’écrire sur le sable des lois
peut-être révolues.
La réponse du Christ renvoie ses interlocuteurs à leur propre
conscience. Ils savent tous qu’ils sont pécheurs et le seul qui ne l’est
pas, le Christ, est devant eux à genou. Il écrit sur le sol et ne jette
pas cette première pierre.
La première pierre est la plus difficile à jeter, celle qui demande la
certitude absolue. Les autres suivent par mimétisme. Et tous ceux qui
sont présents voient que celui qui a la certitude absolue de la vérité
en Dieu le Père ne jette pas la première pierre. Les plus vieux et les
plus sages comprennent les premiers et s’en vont et peu à peu les autres
les imitent. Le piège a échoué, ceux qui l’ont tendu ont été mis face à
leurs propres contradictions de manière non violente et ils n’ont pas
été humiliés mais grandis en acceptant leur défaite devant le Christ ou
encore la défaite de leurs mauvaises pensées devant Dieu.
Jean 8,4-8
4 ils dirent à Jésus : Maître, cette femme a été surprise en flagrant
délit d’adultère.
5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : toi
donc, que dis-tu ?
6 Ils disaient cela pour l’éprouver, afin de pouvoir l’accuser. Mais
Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre.
7 Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit : Que
celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.
8 Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre.
A l’époque du Christ les israélites avaient depuis longtemps renoncé à
lapider les hommes et les femmes infidèles. Le piège était donc le
suivant : soit Jésus se conformait à la loi exprimée en Lévitique 20,10
en exigeant la lapidation de la femme adultère et dans ce cas il passait
pour un salaud aux yeux de ceux qui le suivaient et jugeaient cette
pratique barbare et peu charitable ; soit il ne se conformait pas lui
non plus à la loi et passait aux yeux des juifs pour un transgresseur.
Le Christ choisit de ne pas s’opposer à la loi mais de mettre les
accusateurs en face de leurs propres contradictions. Il le fait de
manière non violente, sans entrer en rivalité avec eux, ce qui pourrait
déclencher une réaction de lynchage contre la femme voire même contre
lui. Il s’agenouille devant eux, baisse les yeux et écrit sur la
poussière du sol. L’enseignement biblique repose sur l'image et ici nous
en avons une et de taille : celle du « doigt de Dieu » qui grave sur la
pierre les tables de la loi pour les donner à Moïse. Or Jésus trace dans
le sable la loi de Dieu et peut-être s'agit-il de la loi contenue dans
Lévitique 20,10 relative aux adultères ? Nous ne le savons pas mais son
doigt, qui est celui de Dieu parmi nous, montre que cette loi n’était
pas destinée à être gravée dans l’éternité du roc mais dans la fugacité
de la poussière.
En s’agenouillant et en baissant les yeux le Christ interrompt toute
rivalité entre lui et ses accusateurs. Et son doigt leur rappelle que la
loi a beaucoup évolué sous l’impulsion de Dieu, dans un sens moins
sanglant et plus spirituel, comme par exemple en Ezechiel 18,2-4 (2
Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d’Israël : Les pères ont
mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées ? 3
Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Eternel, vous n’aurez plus lieu de
dire ce proverbe en Israël. 4 Voici, toutes les âmes sont à moi ; l’âme
du fils comme l’âme du père, l’une et l’autre sont à moi ; l’âme qui
pèche, c’est celle qui mourra.) qui s’oppose à Exode 20,5 et à
Deutéronome 5,9 (Tu ne te prosterneras point devant elles (les idoles),
et tu ne les serviras point ; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un
Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la
troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent) autrement
dit à un article du décalogue.
Et ceux qui lui ont tendu le piège ne l’insultent pas, ils ne sont pas à
ce moment en rivalité avec le Christ mais perplexes devant son
enseignement. Et ils continuent de l’interroger. Et c’est là qu’il se
redresse et leur répond : « que celui qui n’a jamais péché lui jette la
première pierre ». Puis, pour ne pas les provoquer, il s’agenouille à
nouveau, baisse les yeux et continue d’écrire sur le sable des lois
peut-être révolues.
La réponse du Christ renvoie ses interlocuteurs à leur propre
conscience. Ils savent tous qu’ils sont pécheurs et le seul qui ne l’est
pas, le Christ, est devant eux à genou. Il écrit sur le sol et ne jette
pas cette première pierre.
La première pierre est la plus difficile à jeter, celle qui demande la
certitude absolue. Les autres suivent par mimétisme. Et tous ceux qui
sont présents voient que celui qui a la certitude absolue de la vérité
en Dieu le Père ne jette pas la première pierre. Les plus vieux et les
plus sages comprennent les premiers et s’en vont et peu à peu les autres
les imitent. Le piège a échoué, ceux qui l’ont tendu ont été mis face à
leurs propres contradictions de manière non violente et ils n’ont pas
été humiliés mais grandis en acceptant leur défaite devant le Christ ou
encore la défaite de leurs mauvaises pensées devant Dieu.