Balibouze
2019-07-06 15:58:36 UTC
Ils sont merveilleux les gardiens de la conscience des peuples.
Six jeunes Espagnols font face à la justice pour violences sexuelles
sur une adolescente de 14 ans. Le ministère public local a cependant
réfuté les charges de viol car la jeune fille, ivre et sous influence
de drogues au moment des faits, ne s’est physiquement pas suffisamment
débattue contre ses agresseurs. Cela revient, selon lui, à un
consentement tacite.
En octobre 2016, la jeune fille de 14 ans originaire de Manresa, dans
le nord-est de l’Espagne, a été victime selon ses dires d’un viol en
réunion commis par six jeunes hommes. Ces derniers avaient emmené leur
victime dans une usine abandonnée et l’avaient tous violée tour à tour
tandis qu’un septième homme les observait, lit-on dans l’acte
d’accusation. L’avocat de la victime a insisté sur la gravité des faits
et a demandé que la culpabilité pour viol soit reconnue envers tous les
participants et qu’y soient assorties des peines de 15 à 20 ans de
prison.
Les procureurs espagnols, eux, sont plutôt d’avis que le réquisitoire
pour viol ne tient pas la route car l’adolescente, même si elle n’a pas
exprimé son consentement en tant que tel, ne s’est pas non plus
ostensiblement opposée à ces rapports en groupe. La victime était, au
moment des faits, sous l’influence de l’alcool et de drogues et ne
s’est physiquement pas défendue. Les procureurs penchent donc pour de
“simples” violences sexuelles, passibles de 12 ans d’emprisonnement
maximum. La jeune fille s’exprimera une nouvelle fois à la barre lundi
afin de plaider sa propre cause et obtenir que ses agresseurs soient
bel et bien jugés pour viol.
Se battre ou consentir?
Ce dossier très médiatisé en Espagne cristallise les opinions
divergentes sur la question du consentement. Il rouvre un débat
farouche sur les lois espagnoles à double sens sur le viol. En effet,
dans la loi espagnole, le viol n’est effectif que lorsque la victime
s’est défendue de manière visible face à son agresseur et lui a
clairement fait comprendre par une opposition physique violente qu’elle
refusait le rapport sexuel. Le fait que la victime ne se débatte pas,
peu importe que cela soit par peur ou parce que son état physique ne le
lui permet pas, induirait son consentement.
Un raisonnement problématique, s’indignent les experts. Car il est
fréquent qu’une victime présente une sorte de “paralysie involontaire”
lors d’abus sexuels. Il s’agit d'une réaction tant psychologique que
physique à une expérience extrêmement traumatique. De plus, les
victimes droguées ou ivres ne sont souvent pas en mesure de se
débattre. Cela ne signifie pas que toutes ces personnes sont
consentantes.
Orgie et tournante, pas le même combat
L’affaire évoque une autre du genre, lors du jugement du viol collectif
d’une autre adolescente espagnole en 2016 à Pampelune. De la même
manière, dans cette affaire dite de “la Meute”, un premier juge avait
interprété le droit espagnol en estimant qu’il n’y avait pas viol vu
que la victime ne s’était pas battue avec ses cinq agresseurs. En guise
de protestation face à ce jugement, des milliers de manifestants
avaient exprimé leur colère dans les rues durant un an. Finalement, la
cour suprême espagnole a décidé, le mois dernier, d’alourdir les peines
des auteurs en statuant sur le viol effectif car la victime était tout
simplement trop effrayée lors des faits pour réagir. Mais le dossier de
Manresa prouve une nouvelle fois qu’en Espagne, il y a encore beaucoup
à faire pour qu’il y ait enfin une distinction claire entre orgie et
tournante.
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Un gros tas de connards sans cervelles, les violeurs et leurs juges.
Six jeunes Espagnols font face à la justice pour violences sexuelles
sur une adolescente de 14 ans. Le ministère public local a cependant
réfuté les charges de viol car la jeune fille, ivre et sous influence
de drogues au moment des faits, ne s’est physiquement pas suffisamment
débattue contre ses agresseurs. Cela revient, selon lui, à un
consentement tacite.
En octobre 2016, la jeune fille de 14 ans originaire de Manresa, dans
le nord-est de l’Espagne, a été victime selon ses dires d’un viol en
réunion commis par six jeunes hommes. Ces derniers avaient emmené leur
victime dans une usine abandonnée et l’avaient tous violée tour à tour
tandis qu’un septième homme les observait, lit-on dans l’acte
d’accusation. L’avocat de la victime a insisté sur la gravité des faits
et a demandé que la culpabilité pour viol soit reconnue envers tous les
participants et qu’y soient assorties des peines de 15 à 20 ans de
prison.
Les procureurs espagnols, eux, sont plutôt d’avis que le réquisitoire
pour viol ne tient pas la route car l’adolescente, même si elle n’a pas
exprimé son consentement en tant que tel, ne s’est pas non plus
ostensiblement opposée à ces rapports en groupe. La victime était, au
moment des faits, sous l’influence de l’alcool et de drogues et ne
s’est physiquement pas défendue. Les procureurs penchent donc pour de
“simples” violences sexuelles, passibles de 12 ans d’emprisonnement
maximum. La jeune fille s’exprimera une nouvelle fois à la barre lundi
afin de plaider sa propre cause et obtenir que ses agresseurs soient
bel et bien jugés pour viol.
Se battre ou consentir?
Ce dossier très médiatisé en Espagne cristallise les opinions
divergentes sur la question du consentement. Il rouvre un débat
farouche sur les lois espagnoles à double sens sur le viol. En effet,
dans la loi espagnole, le viol n’est effectif que lorsque la victime
s’est défendue de manière visible face à son agresseur et lui a
clairement fait comprendre par une opposition physique violente qu’elle
refusait le rapport sexuel. Le fait que la victime ne se débatte pas,
peu importe que cela soit par peur ou parce que son état physique ne le
lui permet pas, induirait son consentement.
Un raisonnement problématique, s’indignent les experts. Car il est
fréquent qu’une victime présente une sorte de “paralysie involontaire”
lors d’abus sexuels. Il s’agit d'une réaction tant psychologique que
physique à une expérience extrêmement traumatique. De plus, les
victimes droguées ou ivres ne sont souvent pas en mesure de se
débattre. Cela ne signifie pas que toutes ces personnes sont
consentantes.
Orgie et tournante, pas le même combat
L’affaire évoque une autre du genre, lors du jugement du viol collectif
d’une autre adolescente espagnole en 2016 à Pampelune. De la même
manière, dans cette affaire dite de “la Meute”, un premier juge avait
interprété le droit espagnol en estimant qu’il n’y avait pas viol vu
que la victime ne s’était pas battue avec ses cinq agresseurs. En guise
de protestation face à ce jugement, des milliers de manifestants
avaient exprimé leur colère dans les rues durant un an. Finalement, la
cour suprême espagnole a décidé, le mois dernier, d’alourdir les peines
des auteurs en statuant sur le viol effectif car la victime était tout
simplement trop effrayée lors des faits pour réagir. Mais le dossier de
Manresa prouve une nouvelle fois qu’en Espagne, il y a encore beaucoup
à faire pour qu’il y ait enfin une distinction claire entre orgie et
tournante.
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Un gros tas de connards sans cervelles, les violeurs et leurs juges.