Post by catherineNon, je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis parce que tu confonds dans
tes exemples le "temps social" quel qu'il soit et quelle qu'en soit la
mesure et le "temps physiologique", le temps tel que nous le *vivons*. Le
temps "social" est une conséquence du temps tel que nous le ressentons,
l'expérimentons, biologiquement.
Cycle menstruel des femmes en moyenne 28 jour ; cycle lunaire 28 jours =>
calendrier lunaire, étalonnage, mesure du temps. Même si bien entendu toutes
les femmes n'ont pas leur début de cycle toutes en même temps à la nouvelle
lune mais chacune un cycle lié à sa propre individualité physiologique.
Cette mesure sociale du temps correspond à une mentalité primitive où les
humains avaient besoin pour se situer dans un espace immense de s'amarrer au
ciel.
Je vois, nous avons là un dephasage verbal/conceptuel,
temps / fréquence.
L'instant t d'une période marquant le debut/fin d'un cycle comme la
menstruation chez la femelle ou la respiration plus généralement pour le
vivant n'est pas à proprement parler une marque du temps mais bien d'une
fréquence.
La naissance et la mort sont pour la totalité des croyances anciennes
aussi des marques de fréquence, tout étant défini dans les cosmogonies
antiques sur la notion de cycle.
Chaque fin est un début, et chaque début induit une fin.
La distinction est pour moi primordiale, car je parlais de ce temps
linéaire que nous concevons comme "le temps".
"Le temps" serait musique, mais en aucun cas instrument.
Tu vois le rapport ?
Post by catherineSi notre vie ne durait que 1 jour comme la vie des éphémères, nous ne
connaîtrions ni le rythme des jours/nuits, ni le rythme des lunaisons , ni
celui des saisons mais il est probable que nous ressentirions dans la
succession des minutes et des heures des rythmes liés à notre fonctionnement
biologique et que nous utiliserions ces rythmes pour nous situer dans le
temps et dans l'espace.
rythmes donc... Tu vois, on ne parle pas vraiment de la meme chose, du
moins ce que j'ai en tete releve plus de cette illusion temporelle,
cette factice tension qui n'est eprouvée que pendant l'absence ou
l'attente, induites par le désir ou la peur.
Post by catherineCe que je cherche à dire c'est que notre notion de temps est intimement lié
à notre nature humaine : un corps + une conscience, absolument
interdépendants l'un de l'autre .
Moui, je ne suis pas sûr que ce soit si clair, que le corps et l'esprit
soient si dépendants l'un de l'autre.
La conscience pourrait se détacher du corps, pourquoi ne le
pourrait-elle pas? Qu'est ce qui prouve le contraire?
En tous les cas, je pense que cette prémisse est invérifiable , ne
pouvant être ni confirmée ni infirmée dans un discours relevant de la
cognition classique.
Supposons donc que la conscience soit plausiblement détachable du corps,
percevrait-elle les cycles biologiques si elle n'est qu'immanente
manifestation énergétique?
Franchement je n'en sais rien, tout ce que je sais c'est que parfois il
m'arrive de me trouver dans un état second, une forme de présence que
j'ai bien du mal à décrire et dans laquelle mon corps ne me semble
d'aucune importance, il m'arrive meme de ne pas être capable de le
bouger ni de le sentir.
Dans cet état qui se manifeste involontairement de plus en plus souvent,
je ne sais plus ce qui est moi et ce qui n'est pas moi.
Et le temps, n'existe plus, tout simplement...
Ceci est peut etre un cas pathologique, mes neurones sont peut etre à
incriminer, mais je trouve toute une littérature consacrée aux pratiques
chamaniques qui décrit plus ou moins ce que je ressens, il me semble
donc que le doute est la posture adéquate face à ces étrangetés qui
n'ont d'explications que ma folie probable ou l'ignorance crasse du
matérialisme qui prend maya pour toute la réalité.
Post by catherineEt puis il y autre chose tu parles du "mental" sans dire ce que représente
"le mental" pour toi.
Pour moi le mental, c'est la capacité à élaborer des représentation du réel.
Le mental dans ce contexte est la pensée formalisée, dépositaire des
idées et concepts constituant le carcan logique de l'ignorante créature
qu'est l'Homme.
Loin de moi l'idée de critiquer la logique, je l'aime, mais force est de
constater en ce qui me concerne que ce qui m'arrive dépasse de loin ce
que j'y puis ranger, par manque de connaissance.
Post by catherineIl peut arriver que notre mental soit encombré d'une foule d'images, résidu
de notre mentalité infantile qui se représente un réel ou chaque chose est
vue et sentie comme on se voit et se sent soi même dans une sorte de
confusion moi/non moi.
Oui, cela m'arrive effectivement, et c'est variable, parfois c'est non
moi/moi, c'est à dire que je ne sais plus ce qui est moi dans ce que je
ressens. Un peu comme si j'étais dilué.
Le travail sur le mental consiste alors à apurer ces
Post by catherinereprésentations et la "décentralisation" se fait en trois étapes
- Du réalisme à l'objectivité ( prise de conscience du moi et du non-moi )
- Du réalisme à la réciprocité ( je suis le sujet de ma vie mais l'autre
aussi l'est de la sienne)
- Du réalisme à la relativité ( compréhension des relations objectives entre
les phénomène )
C'est quelque chose que j'ai compris tout petit, enfant j'avais quelque
soucis avec le réalisme, je souffrais d'acces étranges et la réalité m'a
toujours semblée illusoire, questionnable.
La construction mentale que j'ai dû réaliser pour m'ancrer dans un monde
logique est en train de s'effondrer, je recommence à douter du réel, je
recommence à perdre pied vis à vis de ces références que je ressens
aujourd'hui comme factices.
Disons que le concept de maya (tout n'est qu'illusion) me saute
aujourd'hui aux yeux, comme il m'avait sauté aux yeux enfant, et que je
n'ai plus de raisons d'y résister ; je n'en ai plus peur, pourquoi je ne
sais pas.
Post by catherineQuelles que soient les techniques utilisées, un mental apuré est un mental
qui à franchi ces trois étapes c'est à dire qui est parvenu à un moi qui
sait parfaitement se localiser par rapport à l'autre et par rapport au
monde, or se localiser par rapport au monde c'est savoir se localiser dans
l'espace donc dans le temps.
Espace donc temps ? pourquoi "donc" ?
Un temps qui n'est pas un temps social mais un
Post by catherinetemps qui est lié à notre fonctionnement biologique. Si on saute une étape
ou si on cherche à dépasser cette limite du moi ( matériel et mental ) on à
de forte chance de basculer à nouveau vers un mental foisonnant qui s'étire
et se dissout mais en "négatif" (au sens de négatif de photo ).
Je ne ressens pas cette dissolution comme quelque chose de négatif, au
sens d'inversion des contrastes, ni au sens manichéen, j'y vois plutot
des murs qui tombent.
Il faut que je précise que le temps se détache de ma conscience non pas
volontairement, mais naturellement.
C'est une tendance naturelle, liée à une sensibilité enfouie qui refait
surface lorsque le silence (mental) le lui permet.