Post by HarpoPost by Goret NeuneuPost by HarpoSavez-vous que Pie 12 voulait envoyer des missionaires dans le sillon
des armées nazi sur le front de l'est (est vu de l'Allemagne) ?
Vous avez trouvé ça sur le site d'Enrico.
Je ne considère pas ce site comme une source absolument fiable.
Post by Goret NeuneuAux dernières nouvelles, Enrico s'est montré jusque là incapable de
prouver ses dires. Auriez-vous des informations supplémentaires ?
Ceux qui se réfèrent à cela citent le Père Paul Duclos "Le Vatican et la
seconde guerre mondiale.", un livre qui fait plutôt l'apologie de Pie
12, et karlheinz Deschner "Abermals krähte der Hahn" dont voici un
"
Le Vatican avait l?intention d?envoyer autant de prêtres que possible
dans les territoires occupés de Russie, afin de préparer le terrain en
vue des plans futurs de la politique vaticane à l?égard de la Russie.
Le 8.11.1941, le commandant en chef de la Wehrmacht recommanda aux
chefs d?états-majors des armées de l?Est de tenir compte de l?accord
conclu avec le Vatican? de faciliter l?activité missionnaire des
prêtres catholiques dans les territoires occupés. Et un chef des
services secrets allemands, le général SS Schellenberg, écrivit dans un
rapport de 5 pages au Ministère des affaires étrangères concernant une
conversation avec le pape: ?Le pape fera tout son possible pour assurer
la victoire allemande. Son but est la destruction de la Russie?.
"
dans le m^me message de Sam
(http://groups.google.fr/group/fr.soc.religion/msg/8049c75acc21bd3e?hl=fr&)
:
En voulant savoir comment le Professeur Enrico Riboni avait pu concevoir un
délire aussi abject, je suis tombé sur le site d'un autre athée bâté :
http://www.lemanlake.com/french/moralite_missionnaires_2.htm
... qui évoque le livre de Paul Duclos, "Le Vatican et le seconde guerre
mondiale" éd. A. Pedone (et non "Padone", comme indiqué sur le site) (1955),
dans lequel l'affaire des missionnaires catholiques en Russie est évoquée.
Ce site précise bien que les demandes ont été faites par Hitler, ce qui est
déjà un démenti à Riboni, mais par une malhonnêteté toute ribonesque, coupe
les parties les plus intéressantes, afin de masquer l'attitude du Vatican,
et de Pie XII en particulier. Je vais donc citer tout le sous-chapitre,
intitulé : "Le refus de 'croisade' anticommuniste"
Voici ce qu'on peut lire pp. 130-131 (Les chiffres entre parenthèses
renvoient à des notes de Paul Duclos, que je reproduis plus bas) :
<< Le refus de "croisade" anticommuniste.
Au cours de l'été 1941, Hitler fait appel à toutes les forces chrétiennes
protestantes ou catholiques contre les "barbares des confins de l'Asie".
Berlin laisse sommeiller ses différends perpétuels avec le Vatican et, pour
l'attirer, autorise les missionnaires catholiques à se rendre dans les
nouveaux territoires occupés de l'Est (2). En contrepartie, il multiplie les
manoeuvres diplomatiques pour obtenir que le Saint Siège reconnaisse le
caractère de croisade à la campagne contre la Russie.
C'est ainsi que Mussolini, moins compromis auprès du Vatican, est chargé de
s'entremettre (3). L'Osservatore [Note de Sam : l'Osservatore Romano, organe
officiel du Vatican] n'annonce t il pas, pour le 29 juin, un discours
pontifical ? Le Duce ne doute pas que Pie XII ne fasse allusion à la
"nouvelle croisade". Aussi, contrairement à son habitude, la presse fasciste
demande t elle aux Italiens de se tenir à l'écoute. Radio Rome prend ses
dispositions pour retransmettre l'allocution. Après ces multiples avances,
la déception de Mussolini n'en est que plus amère : Pie XII, traitant
longuement de la guerre, ne souffle mot du conflit qui oppose l'Axe aux
Russes (4). Furieux, le Duce se vengera par une série de représailles
policières, et, de son côté, Hitler intensifiera la persécution religieuse
(5).
Nous venons de dire, qu'avant juin 1941, l'Osservatore ne manque pas une
occasion de relever les excès des "Sans Dieu" en Russie. Il est
caractéristique, qu'après l'entrée en guerre des Allemands contre les
Soviets, le journal du Saint-Siège se montre très réservé, au lieu de
profiter de la faveur dont ses attaques contre le communisme auraient joui
auprès de l'Axe (6).
Pie XII peut donc se rendre le témoignage d'impartialité à l'égard de la
lutte du Reich contre l'U. R. S. S. :
"Nous Nous sommes gardé, en particulier, malgré certaines pressions
tendancieuses, de laisser échapper de Nos lèvres ou de Notre plume une seule
parole, un seul indice d'approbation ou d'encouragement en faveur de la
guerre entreprise contre la Russie en 1941" (7).
Qu'en pensent les contemporains ? Deux journaux hostiles au communisme, le
Bund de Suisse et le Ya d'Espagne, notent, dès août 1941 (8), la stricte
réserve observée par le Vatican. On peut relever, dans le journal espagnol,
la juste distinction suivante : "Le Saint Siège n'a pas jugé opportun de
confirmer explicitement, en tant que puissance politique, l'attitude
militante anticommuniste, proclamée par lui, en tant qu'Eglise catholique".
De l'horizon opposé, est venu un témoignage irrécusable, celui des Soviets
eux mêmes : "Radio Moscou a pu annoncer, en 1943, que Pie XII avait refusé
de collaborer avec Hitler dans une croisade contre la Russie soviétique"
(9). >>
Notes de Paul Duclos :
(1) La réserve imposée au St Siège par sa situation délicate n'empêchait
pas, en conscience, un chrétien allié de lutter aux côtés des Russes
injustement attaqués. Défendant sa patrie et luttant pour la justice, le
Russe obéissait, comme le chrétien, à la loi naturelle et à l'amour de la
justice, non pas au communisme en tant que tel.
(2) G. L. JARAY, Messages de guerre au monde de S.S. Pie XII, p. 24 - Paris
1945. Détente trompeuse derrière laquelle la persécution continue.
(3) Selon C. CIANFARRA (La guerre et le Vatican - Paris 1947, p. 366),
l'ambassadeur Attolico, au nom de Mussolini, aurait suggéré au cardinal
Maglione, que le Pape écrivît à tous les évêques de la chrétienté, pour leur
recommander d'exhorter à la levée de volontaires contre les Soviets. Cette
affirmation assez invraisemblable serait à confirmer. [Note de Sam : Ne me
demandez pas pourquoi cette affirmation est invraisemblable. Duclos ne le
dit pas]
(4) C. CIANFARRA, op. cit., P. 367.
(5) Le Basler Nachrichten note, le 27 mars 1942, qu'à la suite du silence du
Vatican à l'égard des Soviets, les différends surgissent à nouveau entre le
St Siège et le Reich.
(6) C'est seulement le 1er juil. 1949, que Pie XII jugera opportun de
rappeler la condamnation du communisme. D. C., 1949, col. 961.
(7) Déclaration solennelle au Corps diplomatique, le 25 fév. 1946 (D. C.,
1946, col. 205), reprise, le 7 juil. 1952, dans la lettre apostolique Sacro
vergente anno, aux peuples de Russie (D. C. 1952, col. 1029)
(8) Bund de Berne, du 27 août ; Ya du 24. D'après JARAY, Messages... P. 36.
(9) Mise au point de l'O. R. du 16 janv. 1945, en réponse au commentaire
malveillant, par Radio-Moscou et la Pravda, du message de Noël 1944.
On voit bien dans tout ce qui précède que :
1) Les demandes sont venues de Hitler, et non du Vatican, comme l'affirme
Riboni.
2) Pie XII, et non Hitler, comme l'affirme Riboni, a refusé de se prêter au
jeu, d'une façon tellement claire que :
3) Hitler intensifia les persécutions contre les catholiques. J'y
reviendrai, car si Paul Duclos ne donne aucun détail (en tout cas à cet
endroit de son livre), Riboni en donne, lui, beaucoup, et les informations
de Riboni méritent toujours d'être commentées.
4) Pie XII a même renoncé, après le déclenchement de Barbarossa, à critiquer
l'URSS, alors qu'il ne s'en était pas privé jusque là.
5) Les points précédents étaient compris ainsi par les contemporains de Pie
XII, amis ou ennemis.
Conclusion : Tout est mensonger dans ce que dit Riboni, mais le plus grave
est sans doute qu'il se livre à la fabrication d'un faux, en "citant" Hitler
: "Si on laisse les catholiques y aller, il faudra le permettre aussi aux
autres églises, et bientôt nous auront dans nos arrières des missionnaires
des différentes sectes chrétiennes qui se battent à coup de crucifix", le
tout entre guillemets, pour faire croire que cette phrase a bien été
prononcée par le Führer, et que lui, Riboni, ne fait que la recopier
fidèlement, d'après le livre de Ian Kershaw.
Ian Kershaw, je le redis, ne parle JAMAIS de cet épisode révisionniste.
J'ajoute, Professeur Riboni, que l'expression "sectes chrétiennes" qui
figure dans la citation ci-dessus, ne fait pas partie du vocabulaire de
Hitler, mais uniquement du vôtre. Tss, tss, tss...
Enrico Riboni n'est donc pas seulement un menteur pathologique, c'est aussi
un faussaire maladroit.