Post by Julien Arlandis...je ne suis pas certain que le nucléaire soit globalement si rentable
que cela lorsque l'on intègre les coûts techniques et sanitaires qui
résultent de ce type de catastrophes. Cela mériterait du moins une
démonstration sérieusement étayée.
Tout va dépendre de la récurrence de ces catastrophes. Je note que depuis
les débuts du nucléaire civil, il n'y a pas eu d'accidents majeurs en
Europe.
Tu ne considères pas l'Ukraine comme partie de l'Europe?
Géographiquement seulement. Je parlais de l'Europe politique ou
occidentale. Au moment de la catastriophe, Tchernobyl, c'était l'URSS,
pas les mêmes méthodes de gestion...
...
Post by Julien ArlandisJe ne suis pas très inquiet pour la production d'énergie, elle est abondante
sous différentes formes : que ce soit l'uranium, le pétrole, le gaz, ou le
charbon les réserves sont beaucoup plus importantes que ce que les
déclinistes veulent nous faire croire. Prenons le pétrole par exemple, depuis
combien d'années on nous annonce le pic pétrolier? S'il doit avoir lieu ce ne
sera absolument pas en raison d'une insuffisance de l'offre mais tout
simplement parce qu'il sera de moins en moins convoité. En 2010 quand l'ex
patron de total annonçait un baril à 200$ dans un proche horizon, je me
faisais insulter pour avoir pronostiqué la baisse tendancielle du prix du
baril jusqu'à la fin du 21ème siècle, date à laquelle le pétrole ne vaudra
plus rien car plus personne n'en utilisera (le pic de consommation de pétrole
a déjà eu lieu en Europe).
Oui, je me suis fait aussi la même réflexion. On a tout ce qu'il faut
pour un moment, inutile de se précipiter sur la nouveauté.
Post by Julien ArlandisQuand au coût global d'une distribution d'électricité décentralisée on
pourrait assez facilement l'absorber en mutualisant son infrastructure avec
l'entretien des toitures. Si on fabriquait des tuiles solaires, ça ne
coûterait pas plus cher à produire de l'électricité que d'entretenir les
toitures qu'elles soient faites d'argile ou de silicium. En France l'énergie
électrique que l'on pourrait ainsi récupérer de nos toitures est largement
supérieur à la capacité de production électrique de notre parc
électronucléaire. Nos futures voitures électriques pourraient même servir de
tampon pour redistribuer l'électricité que nous ne pouvons pas produire la
nuit. Le réseau électrique nous l'avons, les accumulateurs nous les aurons
bientôt lorsque nous aurons renouvelé notre parc automobile par de
l'électrique, et les tuiles solaires représenteraient un coût dérisoire dans
la facture globale de l'habitat. Sans compter que nous pourrons ainsi
consommer l'électricité au plus près de là où nous la produisons, ainsi
s'affranchira des 10% de pertes dans le transport de l'électricité.
Des solutions il y en a.
Même si tu as une maison individuelle, il est peu probable que des
panneaux sur le toit la rendrait autosuffisante, même avec des systèmes
de stockage efficace. Alors imagine les villes. La surface de toit
d'immeuble par rapport au nombre de logements qui s'y trouve est tout à
fait insuffisante, et la large majorité de la population loge dans ce
genre dans ces habitats. En plus il y a toute l'industrie à alimenter,
pas seulement les ménages.
Ensuite les voitures électriques. Elles sont encore loin de pouvoir
rendre les services de celles à essence, sauf à la rigueur, en ville.
Mais alors cela exigerait de ceux qui font aussi de la route, d'avoir 2
véhicules. Je ne crois pas qu'on soit gagnant écologiquement avec un
tel système. Si je parcours des centaines ou millers de km en voiture,
il faut que je puisse la recharger en cours de route. Si ça prend 2 ou
3 heures, ça ne m'intéresse évidemment pas.
Ta vue de l'électrique semble très utopique. Si l'électrique est loin
de prendre massivement, c'est qu'il est encore loin de fournir les
services des voitures à moteur thermique : grande autonomie et "temps
de recharge" extrêmement réduit, le temps de faire le plein. Les gens
ne s'y trompent pas, les rares qui se lancent sont des citadins qui
n'utilisent leur véhicule qu'en ville. L'électrique est évidemment
l'avenir, mais là maintenant, il est trop tôt pour que le marché
décolle, autonomie et temps de charge sont redhibitoires.
Enfin comme l'autonomie énergétique des logements semble encore très
lointaine, il faut maintenir un réseau connectant toutes ces sources
décentralisées. Si aujourd'hui ça marche, c'est que les sources
décentralisées présentent peu d'énergie et les puissantes centrales
classiques sont capables de forcer la cadence pour que tout le monde
soit synchrone. Quand le décentralisé augmente trop en puissance, le
système peut devenir instable et se planter. C'est ce qui s'est produit
à la suite d'intempéries en Australie et a abouti à un blackout de
toute l'Australie du sud, dont la responsabilité des éoliennes a été
pointée :
https://en.wikipedia.org/wiki/2016_South_Australian_blackout
Le réseau doit donc être repensé quand on le charge par tous les côtés.
Là aussi il y a de l'ingénierie à faire et ça a un coût.
Les gens qui s'équipent en photovoltaïque, alors que c'est une
complication, ce n'est pas parce qu'il y voit un moyen meilleur que
l'ancien, c'est parce qu'ils ont des incitations financière à
l'installation, et pour revendre leur courant, racheté à bien plus
qu'il ne vaut, et payé finalement, par le nucléaire ou le thermique qui
doit donc être surfacturé aux utilisateurs lambda. C'est une gabegie.
L'électrique décentralisé, comme pour la voiture, c'est l'avenir, mais
ce n'est ni encore au point ni encore suffisamment pratique, et les
dispositifs gournementaux pour le promouvoir font surtout les choux
gras de l'industrie dite verte, qui n'est pas plus verte que l'autre
(produire pollue toujours).