Topinambour
2018-04-30 10:42:47 UTC
ici:
http://carfree.fr/index.php/2018/04/30/la-france-a-besoin-dun-grand-plan-velo/
Plus de 200 parlementaires interpellent l’Etat sur la place du vélo dans
le pays. Dans une tribune que publie le Journal du Dimanche, ils
appellent à un « déploiement de voies cyclables » qui, selon eux, «
résorbera des ‘zones blanches’ de la mobilité« . Parmi les signataires
de ce texte, initié par le député Matthieu Orphelin (LREM), des élus de
tous bords comme Barbara Pompili (LREM), Delphine Batho (PS), Sophie
Auconie (UDI), Adrien Quatennens (France insoumise) ou encore Sébastien
Leclerc (LR).
Tribune
Oui, le vélo est un vrai moyen de transport. Non, il n’est pas limité
aux citadins, mais il est aussi pertinent, pour certains déplacements,
dans les territoires périurbains et ruraux. Oui, il est grand temps de
le mettre au cœur de la mobilité du quotidien! Nous, parlementaires de
sensibilités politiques variées mais rassemblés par la conviction que le
vélo est un mode de déplacement d’avenir, appelons le gouvernement à
mener un grand plan vélo dans le cadre de la future loi d’orientation
des mobilités. Le vélo ne présente que des bénéfices : simple
d’utilisation, peu onéreux, rapide, pratique, en phase avec son époque,
s’adressant à tous sans distinction sociale ou géographique et bon pour
la santé.
Les collectivités locales prennent aujourd’hui une large part mais ne
peuvent pas porter à elles seules cet enjeu national. Le développement
du vélo croise de nombreux enjeux nationaux et locaux: l’accès à la
mobilité pour tous, la lutte contre l’enclavement, la solidarité, la
santé, l’accès à l’emploi, l’optimisation des infrastructures, la
décongestion et la lutte contre le réchauffement climatique. Nous avons
vingt ans de retard par rapport à d’autres pays européens. En France, la
part modale du vélo est de moins de 3% (contre 26% aux Pays-Bas, 19% au
Danemark et 10% en Allemagne) et plus de deux tiers des déplacements
domicile-travail de moins de 5 kilomètres sont encore faits en voiture!
Le tout-voiture est aujourd’hui dans une impasse
Résorber les « zones blanches »
Le tout-voiture est aujourd’hui dans une impasse, dans un contexte de
saturation des routes, de la hausse du prix des carburants et de la
nécessaire réduction des émissions de CO2. Face à ces défis, le vélo est
une solution de transport, pour bon nombre de déplacements, qu’il ne
faut plus négliger comme alternative à la voiture individuelle. Une
volonté des pouvoirs publics d’investir dans des infrastructures est
essentielle afin de développer l’usage du vélo. Nous souhaitons ainsi le
développement de liaisons dites « autoroutes vélo » entre différents
pôles de vie sur un même territoire. Entre deux bourgs distants de
quelques kilomètres, une piste cyclable sans coupures à côté d’une
départementale n’est pas une utopie. Nous sommes également convaincus
que les gares doivent devenir des pôles d’échanges multimodaux. Le
déploiement d’infrastructures dédiées contribuera à la résorption des «
zones blanches » de la mobilité dans certains territoires aujourd’hui en
marge.
Pour déployer ces infrastructures dans nos territoires, le Conseil
d’orientation des infrastructures a préconisé la mise en place d’un plan
vélo de 350 millions d’euros sur quatre ans. Cette enveloppe financière,
engagement fort à retranscrire dans la future loi d’orientation des
mobilités, serait à la hauteur du retard accumulé. Nous souhaitons la
mise en place d’appels à projets réguliers qui permettront aux petites
communes de se mobiliser. Le vélo est à mettre au cœur de la mobilité
quotidienne, tant professionnelle que sociale. Sept millions d’actifs
sont actuellement en situation de « précarité mobilité », ce qui se
traduit par une exclusion du marché du travail en l’absence de
solutions de transport. Ainsi, un jeune sur quatre a refusé en 2017 un
emploi ou une formation faute de moyen de transport : ce n’est pas
acceptable!
Généraliser l’indemnité kilométrique vélo
La mobilité est l’un des premiers facteurs du retour et du maintien à
l’emploi. Nous sommes convaincus que le déploiement du vélo, notamment à
assistance électrique, est l’une des réponses pour ne laisser personne
sans solution de mobilité. D’ailleurs, il faudra évaluer les effets de
la nouvelle aide nationale à l’achat d’un vélo à assistance électrique
(VAE) dont la mise en place peut sembler complexe et restrictive ; le
VAE constitue pourtant un mode de déplacement à encourager.
Nous espérons aussi que le gouvernement généralisera l’indemnité
kilométrique vélo (IKV) pour tous les employeurs privés et publics, ce
qui permettra aux salariés d’être indemnisés pour leurs déplacements
domicile-travail à vélo. Sans attendre cette généralisation, il faut
publier le décret déjà rédigé pour offrir cette possibilité aux
fonctionnaires et répondre à l’engouement d’un nombre croissant de
municipalités.Ce plan vélo doit être complet et s’accompagner de mesures
de sécurité routière. Il s’inscrit parfaitement dans la généralisation
du « savoir rouler » annoncée par le gouvernement à l’école primaire et
du plan de « remise en selle » pour les adultes. Dans cette logique,
nous espérons aussi voir adoptées des dispositions relatives au
renforcement de la sécurité routière (l’Assemblée nationale a été
endeuillée cette semaine par l’accident mortel d’une collaboratrice,
renversée en vélo), particulièrement les composantes d’un code de la rue
afin de faire évoluer la réglementation en l’adaptant aux besoins de
tous les usagers de l’espace public.
Nous appelons à une véritable mobilisation de l’Etat, aux côtés des
collectivités territoriales, pour accélérer la pratique du vélo dans
notre société. Un engagement de la part des acteurs publics est
absolument nécessaire pour favoriser l’usage du vélo et rattraper le
retard pris en la matière. Un portage politique fort est impératif pour
regarder le vélo, non plus avec condescendance, mais comme un mode de
mobilité d’avenir.
http://carfree.fr/index.php/2018/04/30/la-france-a-besoin-dun-grand-plan-velo/
Plus de 200 parlementaires interpellent l’Etat sur la place du vélo dans
le pays. Dans une tribune que publie le Journal du Dimanche, ils
appellent à un « déploiement de voies cyclables » qui, selon eux, «
résorbera des ‘zones blanches’ de la mobilité« . Parmi les signataires
de ce texte, initié par le député Matthieu Orphelin (LREM), des élus de
tous bords comme Barbara Pompili (LREM), Delphine Batho (PS), Sophie
Auconie (UDI), Adrien Quatennens (France insoumise) ou encore Sébastien
Leclerc (LR).
Tribune
Oui, le vélo est un vrai moyen de transport. Non, il n’est pas limité
aux citadins, mais il est aussi pertinent, pour certains déplacements,
dans les territoires périurbains et ruraux. Oui, il est grand temps de
le mettre au cœur de la mobilité du quotidien! Nous, parlementaires de
sensibilités politiques variées mais rassemblés par la conviction que le
vélo est un mode de déplacement d’avenir, appelons le gouvernement à
mener un grand plan vélo dans le cadre de la future loi d’orientation
des mobilités. Le vélo ne présente que des bénéfices : simple
d’utilisation, peu onéreux, rapide, pratique, en phase avec son époque,
s’adressant à tous sans distinction sociale ou géographique et bon pour
la santé.
Les collectivités locales prennent aujourd’hui une large part mais ne
peuvent pas porter à elles seules cet enjeu national. Le développement
du vélo croise de nombreux enjeux nationaux et locaux: l’accès à la
mobilité pour tous, la lutte contre l’enclavement, la solidarité, la
santé, l’accès à l’emploi, l’optimisation des infrastructures, la
décongestion et la lutte contre le réchauffement climatique. Nous avons
vingt ans de retard par rapport à d’autres pays européens. En France, la
part modale du vélo est de moins de 3% (contre 26% aux Pays-Bas, 19% au
Danemark et 10% en Allemagne) et plus de deux tiers des déplacements
domicile-travail de moins de 5 kilomètres sont encore faits en voiture!
Le tout-voiture est aujourd’hui dans une impasse
Résorber les « zones blanches »
Le tout-voiture est aujourd’hui dans une impasse, dans un contexte de
saturation des routes, de la hausse du prix des carburants et de la
nécessaire réduction des émissions de CO2. Face à ces défis, le vélo est
une solution de transport, pour bon nombre de déplacements, qu’il ne
faut plus négliger comme alternative à la voiture individuelle. Une
volonté des pouvoirs publics d’investir dans des infrastructures est
essentielle afin de développer l’usage du vélo. Nous souhaitons ainsi le
développement de liaisons dites « autoroutes vélo » entre différents
pôles de vie sur un même territoire. Entre deux bourgs distants de
quelques kilomètres, une piste cyclable sans coupures à côté d’une
départementale n’est pas une utopie. Nous sommes également convaincus
que les gares doivent devenir des pôles d’échanges multimodaux. Le
déploiement d’infrastructures dédiées contribuera à la résorption des «
zones blanches » de la mobilité dans certains territoires aujourd’hui en
marge.
Pour déployer ces infrastructures dans nos territoires, le Conseil
d’orientation des infrastructures a préconisé la mise en place d’un plan
vélo de 350 millions d’euros sur quatre ans. Cette enveloppe financière,
engagement fort à retranscrire dans la future loi d’orientation des
mobilités, serait à la hauteur du retard accumulé. Nous souhaitons la
mise en place d’appels à projets réguliers qui permettront aux petites
communes de se mobiliser. Le vélo est à mettre au cœur de la mobilité
quotidienne, tant professionnelle que sociale. Sept millions d’actifs
sont actuellement en situation de « précarité mobilité », ce qui se
traduit par une exclusion du marché du travail en l’absence de
solutions de transport. Ainsi, un jeune sur quatre a refusé en 2017 un
emploi ou une formation faute de moyen de transport : ce n’est pas
acceptable!
Généraliser l’indemnité kilométrique vélo
La mobilité est l’un des premiers facteurs du retour et du maintien à
l’emploi. Nous sommes convaincus que le déploiement du vélo, notamment à
assistance électrique, est l’une des réponses pour ne laisser personne
sans solution de mobilité. D’ailleurs, il faudra évaluer les effets de
la nouvelle aide nationale à l’achat d’un vélo à assistance électrique
(VAE) dont la mise en place peut sembler complexe et restrictive ; le
VAE constitue pourtant un mode de déplacement à encourager.
Nous espérons aussi que le gouvernement généralisera l’indemnité
kilométrique vélo (IKV) pour tous les employeurs privés et publics, ce
qui permettra aux salariés d’être indemnisés pour leurs déplacements
domicile-travail à vélo. Sans attendre cette généralisation, il faut
publier le décret déjà rédigé pour offrir cette possibilité aux
fonctionnaires et répondre à l’engouement d’un nombre croissant de
municipalités.Ce plan vélo doit être complet et s’accompagner de mesures
de sécurité routière. Il s’inscrit parfaitement dans la généralisation
du « savoir rouler » annoncée par le gouvernement à l’école primaire et
du plan de « remise en selle » pour les adultes. Dans cette logique,
nous espérons aussi voir adoptées des dispositions relatives au
renforcement de la sécurité routière (l’Assemblée nationale a été
endeuillée cette semaine par l’accident mortel d’une collaboratrice,
renversée en vélo), particulièrement les composantes d’un code de la rue
afin de faire évoluer la réglementation en l’adaptant aux besoins de
tous les usagers de l’espace public.
Nous appelons à une véritable mobilisation de l’Etat, aux côtés des
collectivités territoriales, pour accélérer la pratique du vélo dans
notre société. Un engagement de la part des acteurs publics est
absolument nécessaire pour favoriser l’usage du vélo et rattraper le
retard pris en la matière. Un portage politique fort est impératif pour
regarder le vélo, non plus avec condescendance, mais comme un mode de
mobilité d’avenir.