Post by Canta GaletPost by Cardinal de HèreDévaluation trop faible pour produire un effet.
<https://fr.wikipedia.org/wiki/Dévaluations_du_franc_français#Les_trois_dévaluations_du_premier_septennat_Mitterrand>
Les trois dévaluations du premier septennat Mitterrand
4 octobre 1981 : quelques mois après l'entrée en fonctions de François
Mitterrand, le gouvernement dévalue le franc de 3 %.
12 juin 1982 : nouvelle dévaluation du franc de 5,75 %, assortie d'un
plan de rigueur.
21 mars 1983 : le mark allemand et le florin néerlandais sont réévalués
de 4,25 % contre toutes les monnaies du Système monétaire européen. La
lire italienne est dévaluée de 2,75 % face à toutes les monnaies du
Système monétaire européen. Le franc perd 8 % par rapport au mark.
fin de citation
Le plus drôle c'est que les allemands ont accepté de réévaluer leur monnaie pour éviter à la France d'avoir à trop dévaluer la sienne !
Post by Cardinal de Hère1-0,97*0,9425*0,92=15,89% de dévaluation sur 1 an et demi par rapport au
mark et au florin et seulement 1-0,97*0,9425=8,58% en 9 mois par rapport
à toutes les autres monnaies du monde. C'était très insuffisant.
Avec quelles conséquences sur le chômage et la production ?
Années 80, l'émergence des «nouveaux pauvres». De l'ASS en 1984 au RMI en 1988, genèse de deux grands filets sociaux.
https://www.liberation.fr/cahier-special/1998/01/27/la-societe-du-chomage-annees-80-l-emergence-des-nouveaux-pauvres-de-l-ass-en-1984-au-rmi-en-1988-gen_226133
1980 : 5% de la population.
1986 : 8 % de la population malgrè l'embauche de centaines de milliers de fonctionnaires pour masquer l'échec de la politique.
Bien évidemment c'était la faute à l'euro.
https://france-inflation.com/graph_chomage.php
Je livre ici l'analyse de ce grand économiste qu'est Perrin. Mitterrand
avait appliqué bêtement les vieilles recettes keynésiennes, sans
vérifier que les conditions pour les appliquer étaient remplies. La
distribution de pouvoir d'achat n'a d'effet sur la production nationale
que :
- si le pays vit en autarcie (nécessité de pratiquer le protectionnisme),
- s'il existe des capacités de production non utilisées,
- s'il existe une demande non solvable.
Si ces trois conditions sont remplies la distribution de pouvoir d'achat
rend la demande solvable et incite les entrepreneurs qui ont des
capacité de production non utilisées à accroître leur production donc à
embaucher, éventuellement à investir pour accroître la production. La
mise au travail des chômeurs accroît la demande et l'investissement
permet aux industries qui fabriquent les machines de retrouver la
croissance. Tout cela contribue à un cycle vertueux où la demande
solvable et l'offre induite par les investissements se renforcent
mutuellement jusqu'à parvenir à un équilibre proche du plein emploi.
Si le pays ne vit pas en autarcie il se produit ce qui s'est produit
depuis les années 80 : l'Occident s'endette afin de distribuer du
pouvoir d'achat qui sert à acheter des marchandises produites en Asie.
Au lieu de produire des effets en Occident les injections monétaires
pratiquées en Occident en ont produit en Orient. Au prix bien sûr d'une
accumulation des dettes commerciales d'où l'acquisition par les
capitalistes asiatiques ou les producteurs de pétrole arabes de pans
entiers du patrimoine occidental ainsi que d'entreprises occidentales.
S'il n'existe pas de capacités productives inemployées l'argent injecté
ne sert en général qu'à produire de l'inflation.
Ces trois phénomènes que sont la hausse de la dette publique, la hausse
du déficit commercial (accompagné de cession d'entreprises ou de
patrimoine à des étrangers) et l'inflation se sont produits entre 1981
et 1983 à cause non pas de la dévaluation du franc mais de la
distribution de pouvoir d'achat par des hausses salariales et des
embauches dans la fonction publique.
Post by Canta GaletSurtout cache bien la vérité de cette politique, on ne sait jamais d'autant qu'il te faudrait parler des délocalisations.
Je reprends l'explication de ce grand économiste qu'est Perrin. Les
délocalisations se sont produites plus tard, avec l'Union Européenne et
la libre circulation des capitaux.
Du temps de de Gaulle quand un entrepreneur voulait créer une entreprise
à l'étranger il devait demander l'autorisation au ministère de
l'économie et des finances pour pouvoir sortir les capitaux nécessaires
de France et les envoyer dans le pays étranger. Et le ministère étudiait
l'intérêt pour la France de cet investissement. Si par exemple il
s'agissait de fabriquer des usines d'automobile en Iran afin d'alimenter
le marché iranien et éventuellement proche-oriental il donnait en
général un avis favorable. Par contre s'il s'agissait de fermer une
usine en France afin de la délocaliser vers un pays concurrent comme
l'Espagne avec une production qui serait réimportée vers la France alors
en général il refusait. C'est en jouant sur le contrôle des mouvements
de capitaux que l'état pouvait interdire les délocalisations.
Depuis la signature de l'Acte Unique en 1986 par le gouvernement de
Fabius et surtout depuis la création de l'UE dans les années 90 tout
contrôle des mouvements de capitaux a été interdit. A partir de ce
moment les capitalistes se sont mis à comparer la rentabilité des
investissements dans le monde. Et comme les investissements dans les
pays sans normes sociales ni environnementales sont plus rentables que
dans les pays dotés de normes sociales et environnementales strictes ils
se sont mis à délocaliser la production ce qui a conduit à la
désindustrialisation, à la monté du chômage et à l'accroissement
continuel de la dette publique et des déficits commerciaux. Les états
signataires de l'Acte Unique de 1986 puis les états de l'UE n'ont plus
eu aucun moyen de contrôler les délocalisations : ils ne pouvaient plus
s'opposer aux transferts de capitaux vers l'étranger et ils ne pouvaient
plus pratiquer le protectionnisme afin d'interdire la réimportation de
la production délocalisée.
Post by Canta GaletPost by Cardinal de HèreLes trois dévaluations de l'ère gaullienne
juin 1958 : dévaluation de 20 %.
29 décembre 1958 (franc Pinay) : dévaluation de 17,55 % qui, avec la
dévaluation précédente, consolide le commerce extérieur français, avec
la création d'un « franc lourd » qui vaut 100 anciens francs.
8 août 1969 (franc Giscard) : le premier ministre Jacques Chaban-Delmas,
qui avait refusé la dévaluation en novembre 1968, prend la décision de
dévaluer de 11,1 % le franc. Le général De Gaulle avait entre-temps
démissionné le 28 avril 1969. Les effets sont renforcés par la
réévaluation du mark allemand le 27 octobre 1969, contre toutes les
autres monnaies.
fin de citation
1-0,8*0,8245=34,04% en 6 mois.
En 1958 de Gaulle a dévalué de 34,04% face à toutes les monnaies du
monde. C'était une dévaluation de cheval, transformant le franc en
monnaie faible. Et la fourberie de de Gaulle a visé à faire croire aux
Français que le passage au nouveau franc faisait du franc une monnaie
forte ! Cette dévaluation a eu des effets positifs jusqu'en 19968.
La politique appliquée fut celle de Rueff soutenue par Pinay qu'on appellera le plan Pinay/Rueff.
Basé sur une économie libérale, ouverte sur le monde, et s'appuyant sur une monnaie forte, le nouveau franc, dit le franc fort.
Encore une fois écoutons ce que dit ce grand économiste qu'est Perrin.
Le franc qui venait d'être dévalué de 34,04% n'était pas une monnaie
forte mais très faible. Le passage au nouveau franc n'a pas créé une
monnaie forte il a simplement changé la manière de compter l'argent.
Avant 1958 les Français comptaient en francs et après 1958 ils se sont
mis à compter en centaines de francs. Au lieu de payer 3000 francs de
loyer un ménage payait 30 centaines de francs de loyer. Au lieu de payer
son journal du jeudi 25 francs le môme le payait 0,25 centaine de franc.
Le fait de compter en centaines de francs, appelées nouveau franc, n'a
pas changé la valeur de la monnaie ! :D
Post by Canta GaletJuste pour donner une idée de Gaulle a dévalué en 1958 parce que l'inflation était de 15.5 %.
Comme le souligne à juste titre ce grand économiste qu'est Perrin,
l'inflation était produite par les guerres et expéditions coloniales de
la France. C'est en partie la raison pour laquelle de Gaulle a largué
l'empire colonial français.
La dévaluation a permis de restaurer la compétitivité des produits
agricoles et industriels français qui s'échangeaient avec d'autres pays
développés.
Post by Canta GaletIl ne l'a donc pas fait comme tu veux le faire croire par stratégie économique mais parce que la politique qui avait été menée depuis 2 ans par Monnet l'y a contraint.
Ce grand économiste qu'est Perrin affirme que de Gaulle avait une
stratégie économique très précise, audacieuse, ambitieuse voire même
avant-gardiste. Il a développé des filières industrielles nouvelles : le
nucléaire civil et surtout militaire avec le Commissariat à l'énergie
atomique, l'espace avec le Centre national d'études spatiales (qui a
fini par déboucher sur les programmes Ariane en s'ouvrant à d'autres
pays européens), l'aéronautique et l'électronique avec la Délégation
générale pour l'armement, le pétrole avec l'intervention de l'état dans
ce secteur, l'informatique avec le fameux plan calcul. De Gaulle a
également soutenu la recherche scientifique.
Post by Canta GaletC'est pour ne plus avoir à dévaluer le franc que De gaulle accepte le plan de Rueff, qui justement instaurait une monnaie forte.
C'est ainsi que furent interdits les déficits, que les salaires et les pensions de retraites furent bloqués, que les aides sociales furent diminuée et que 300 milliards d'impôt ont été créés pour payer les dépenses antérieures.
Mais aussi et surtout chose que tu te gardes bien de préciser c'est qu'il va ouvrir le marché français à la concurrence et baisser drastiquement les taxes douanières.
Pourquoi ne le dis-tu pas ?
C'est quand même ballot parce que l'ouverture des frontières c'est justement ce qui a permis de faire de France un grand pays exportateur !
je suis content de le rappeler à ton bon souvenir.
S'agissant de la monnaie tu te gardes bien aussi de dire que grâce à la politique du franc fort le Franc était enfin à parité avec le DM et le FS.
Ainsi grâce à une monnaie forte De Gaulle délivrera la France de sa dette envers les USA.
Et c'est le ministre Giscard qui remettra symboliquement le chèque pour solde de la dette.
23 ans plus tard ils faudra 3 francs pour avoir un DM ou un FS.
Avec 2 millions de chômeurs.
Et une dette qui explosait....
Merci les dévaluations...
La France était ainsi dotée d'une monnaie forte reconnue sur les marchés
A ce propos monnaie forte ne veut rien dire.
Ce que les marchés recherchent ce sont des monnaies stables.
Et l'ancien franc, en raison des dévaluations ne l'étaient pas et personne n'en voulait.
Au final avec une monnaie forte, des déficits interdits, des aides sociales en baisse, l'ouverture des frontières, la baisse drastique des droits de douanes, la France connaîtra le plus grand essor économique de son histoire et a même servi de modèle au Japon qui fera de même dans les années 70.
Faisons maintenant le bilan de la quatrième république.
Le 6 septembre 1944, Pierre Mendès France dévalue le franc par rapport à l'or, de 13 %. Le cours du dollar s'établit à 43,80 francs10.
26 décembre 1945 (franc Pleven)6 : la dévaluation est de 60 % par rapport au dernier cours de 1940. Ce même jour, la France ratifie les accords de Bretton Woods et fait sa première déclaration de parité au Fonds monétaire international (FMI). Le franc CFA est créé, sur la parité de 1 franc CFA = 1,70 franc français (anciens francs)11. Cette dévaluation dope les exportations et l'inflation.
20 janvier 1948 (franc Mayer)6 : la dévaluation se monte à 80 %. Le cours du dollar US passe de 119 à 214 francs12, obligeant Robert Schuman à réagir.
20 septembre 1949 (franc Queuille)6 : dévaluation de 22,27 % par le gouvernement d'Henri Queuille, le dollar coûte 350 francs13.
10 août 1957 (franc Gaillard)6 : dévaluation « déguisée » de 20 % par le président du Conseil Félix Gaillard, laquelle fut légalisée en juin 1958.
En mai 1958, le général de Gaulle est rappelé par les français pour gouverner la destinée de la France. Pourtant, il est loin de se douter de la situation inquiétante de l’économie française. Et pour cause ! La France baignait dans l’océan d’enrichissement que furent les Trente Glorieuses avec un taux de croissance moyen au cours des années 1950 de 4,6%.
En réalité, la guerre d’Algérie mine les finances du pays : elle raréfie la main d’œuvre disponible stimulant ainsi les revendications salariales ; l’Etat, grand client des entreprises, économise ses commandes et n’est même plus capable de subvenir aux besoins de l’armée en hélicoptères engendrant des multiples commandes à l’étranger. La hausse des cours du pétrole à la suite de la crise de Suez de 1956 achève de déséquilibrer les comptes extérieurs. La gauche, revenue au pouvoir en 1956, relance la politique sociale participant ainsi au creusement conjoncturel du déficit budgétaire (baisse des recettes, hausse des dépenses). En 1957, les impôts ne couvrent plus les dépenses définitives. L’inflation galope : +15,2% en 1958. A l’extérieur, les gouvernements quémandent l’aide américaine. Emissaire de renom, Jean Monnet épuise les premières tranches des droits de tirage du FMI avant de s’engager à réaliser l’assainissement des finances publiques.
Entouré de partisans de l’économie dirigée ou encadrée, impulsée par l’Etat, De Gaulle choisit de se lancer dans la voie du libéralisme pour accomplir son rêve d’indépendance nationale. Il fait appel à Jacques Rueff, parangon de l’économie libérale, présenté comme un « sorcier » par son directeur de cabinet, un certain Georges Pompidou, ancien de la banque Rothschild. Le chantre de l’étatisme dirigiste fait appel au héraut de l’ère libérale du capitalisme français. Paradoxe ? Plutôt suivi obstiné du chemin vers la compétitivité française et l’indépendance nationale.
Le ministre de finances, Antoine Pinay, reçoit un rapport de 25 pages présentant quelques réformes essentielles pour redresser l’économie du pays. Mais essentiel ne rime pas avec populaire. Ces réformes, qualifiées par De Gaulle de « dures », n’en demeurent pas moins indispensables : dévaluation de 17,5% du franc, instauration du « franc lourd » (1 nouveau franc = 100 anciens francs) défini par rapport à l’or et non au dollar, 300 milliards de francs d’impôts nouveaux, suppression des indexations des prix et des salaires sauf pour le SMIG. On coupe dans le gras des dépenses sociales jusqu’à mettre en danger le nouveau régime en proposant la suppression des retraites des anciens combattants (un général contre ses soldats ?). La mesure la plus originale est l’ouverture au monde : démantèlement du contrôle de change, baisse de 10% des tarifs douaniers avec les pays de la CEE.
Le plan Rueff avait trois objectifs : stabiliser le budget, consolider la monnaie et préparer l’ouverture commerciale de la France. Ils ont été atteints. La croissance passe à 5,5% de moyenne, les performances de l’économie deviennent supérieures à ses concurrents, l’inflation est jugulée, la balance commerciale devient excédentaire. La France pouvait entrer dans l’ère gaullienne.
https://les-yeux-du-monde.fr/histoires/9949-le-plan-pinay-rueff-coeur-de-la-politique-de-de-gaulle
Création du nouveau franc
Lorsque le général de Gaulle revient au pouvoir en 1958, à la faveur de la crise algérienne, il doit assumer l'héritage économique contrasté de la IVe République. Dans le domaine des finances publiques, le précédent régime a dû, pour reconstruire et moderniser le pays, accumuler les déficits budgétaires, alourdir la dette publique, financer les dépenses par une inflation qui s'est aggravée avec la guerre d'Algérie. Cela, ajouté à un déficit chronique de la balance commerciale, explique la dépréciation du franc qui fut dévalué à six reprises depuis la Libération.
De Gaulle, démentant la légende selon laquelle il aurait tenu pour secondaires les questions économiques, entreprend un assainissement financier afin de libérer les échanges pour soumettre l'économie française à la concurrence internationale et lui permettre d'entrer effectivement dans le Marché commun, le 1er janvier 1959, marquant la première étape d'abaissement des barrières douanières. De Gaulle fait appel à Antoine Pinay, ancien parlementaire de la IVe République chargé d'inspirer la confiance aux décideurs économiques et aux petits épargnants, ainsi qu'à Jacques Rueff, théoricien du libéralisme et ancien conseiller de Poincaré, pour mettre en œuvre ce plan de redressement et rendre "au vieux franc français une substance conforme au respect qui lui est dû".
En effet, parallèlement à une dévaluation de 17,5 %, le gouvernement crée en décembre 1958 le franc lourd qui vaut 100 anciens francs. La monnaie française est mise à parité avec les solides devises comme le deutsche Mark ou le franc suisse. Le nouveau franc, redevenu le "franc" le 1er janvier 1963, est resté stable jusqu'en 1969. Si le général de Gaulle est parvenu difficilement à maintenir sa valeur jusqu'à son départ, les tendances inflationnistes n'ont cessé de peser sur l'expansion française.
http://classes.bnf.fr/franc/pistes/pistes3/5.htm
Pendant 10 ans De Gaulle ne dévaluera pas le Franc.
C'est mai 68 qui entrînera une forte inflation parce que Pompidou, lors des accords de Grenelle a donné comme consignes de tout lâché.
Effectivement, les salaires ont été augmentés, de mêmes que les aides.
Mais il faut savoir que par le biais de l'inflation et de la dévaluation, le pouvoir d'achat des français en 73 était revenu à hauteur de ce qu'il était en 68.
Beau combat, belle victoire.
Enfin je parle pour les socialos communistes qui comme toi traitaient de Gaulle de Dictateur comme ils le font aujourd'hui avec Macron.