Cardinal de Hère
2019-12-03 10:40:30 UTC
Le test PISA 2019 évaluait le niveau des élèves de 15 ans de certains
pays de l'OCDE en compréhension de texte, en culture scientifique et en
maths.
<https://www.lefigaro.fr/actualite-france/niveau-scolaire-la-france-stagne-dans-le-classement-pisa-20191203>
Niveau scolaire: la France stagne dans le classement Pisa
Dans ce classement mondial qui compare 79 pays, le nôtre reste l’un des
champions des inégalités sociales.
Quelque 79 pays concernés, 600.000 élèves testés, dont 6300 en France.
Une vraie machine de guerre, pilotée par l’OCDE (Organisation de
coopération et de développement économiques). Le nouveau «Pisa», cette
évaluation internationale des connaissances des élèves de 15 ans, est
arrivé. Il place la France en 22e position en lecture, le domaine qui
était étudié de manière approfondie pour cette édition 2018, dont les
résultats paraissent ce 3 décembre. Avec 493 points, l’Hexagone dépasse
légèrement la moyenne des pays participants, proche de l’Allemagne, la
Belgique, le Portugal, la République tchèque et la Slovénie. «Une
position honorable, moyenne plus», tiennent à souligner les analystes de
l’OCDE, quand d’autres observateurs s’inquiètent d’une telle position
pour la septième puissance mondiale.
Depuis sa première édition en 2000, Pisa est attendu tous les trois ans
avec une certaine fébrilité. Par rapport à 2016, pas de grand
bouleversement. La France stagne en lecture, mais aussi dans deux autres
domaines étudiés, les mathématiques et les sciences. Il n’y a pas eu de
«choc Pisa», comme ce fut le cas en 2000 pour l’Allemagne, pays alors
mal classé qui décida alors de réformer en profondeur son système
éducatif. Et qui avait progressé de façon significative entre 2000 et 2009.
La France tirée par son élite
Cette stagnation française masque une autre donnée: si le niveau des
meilleurs élèves a eu tendance à augmenter entre 2000 et 2018, celui des
plus faibles a baissé. La France est tirée par son élite. Comme pour les
éditions précédentes, elle s’impose parmi les champions des inégalités
sociales, avec des pays comme Israël, le Luxembourg et la Hongrie, où
les performances sont étroitement liées au milieu social. Ce qui est
nettement moins le cas dans des pays comparables, comme le Portugal et
le Royaume-Uni. Dans ce dernier pays, la politique menée à la fin des
années 90 par Tony Blair a porté ses fruits.
Le premier ministre britannique avait institutionnalisé une «heure de
lecture quotidienne», tout en recrutant des professeurs «sur profil»,
touchant en début de carrière une prime substantielle. La France se
démarque, elle, dans l’OCDE par des rémunérations de ses enseignants
plus faibles en début de carrière. Ces derniers n’ont pas non plus le
prestige social des professeurs coréens, qui sont recrutés parmi les
meilleurs étudiants.
Les pays asiatiques en tête
Dans ce classement 2018, ce sont une nouvelle fois les pays asiatiques
qui caracolent en tête: quatre provinces de Chine (Pékin, Shanghaï,
Jiangsu et Zhejiang), Singapour, Macao et Hong Kong. Avec un bémol,
cependant, sur le bien-être des élèves. Car dans ces pays de la réussite
scolaire à tout prix, les cours particuliers tous les soirs ne laissent
aucun répit aux plus jeunes. «Mais il ne faut pas faire de bashing»,
relèvent les analystes de l’OCDE. D’autant qu’il y a une prise de
conscience pour développer ce bien-être et intégrer davantage
d’enseignement culturel. Juste derrière les Asiatiques, on trouve
l’Estonie, le Canada et la Finlande qui parviennent à associer
harmonieusement performances, équité sociale et bien-être.
• Seuls 9,2% des élèves français très performants en lecture. Les élèves
français ont obtenu en moyenne 493 points en compréhension de l’écrit au
test du Pisa 2018, soit un peu plus que la moyenne de l’OCDE (487
points). La France se classe entre la 20ème et la 26ème place en
compréhension de l’écrit, avec une performance moyenne, comparable à
celle de la Belgique, de la République Tchèque, de l’Allemagne, du Portugal.
Les pays de l’OCDE les plus performants en compréhension de l’écrit - le
Canada, l’Estonie, la Finlande et l’Irlande - affichent un score moyen
d’environ 520 points. Quelque 9,2% des élèves français sont très
performants en compréhension de l’écrit (moyenne OCDE: 8,7%). À ces
niveaux, les élèves sont capables de comprendre de longs textes, de
traiter de concepts abstraits ou contre-intuitifs et d’établir des
distinctions entre les faits et les opinions, en fonction d’indices
relatifs au contenu ou à la source d’information.
• Les pays asiatiques très performants en mathématiques. Les élèves
français sont légèrement au-dessus de la moyenne de l’OCDE en maths. La
France se classe entre la 15ème et la 24ème place, avec une performance
comparable à l’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande ou le Royaume-Uni.
Quelque 79% des Français ont atteint au moins le niveau 2 (76% pour la
moyenne de l’OCDE). Ces élèves peuvent interpréter et reconnaître, sans
instructions directes, comment une situation simple peut être
représentée mathématiquement, par exemple en comparant la distance
totale entre deux itinéraires alternatifs. Environ un élève sur neuf
(11%) est très performant, un niveau très semblable à la moyenne de
l’OCDE. Les six pays d’Asie comptent le plus grand nombre d’élèves
excellents: les provinces de Pékin-Shanghai-Jiangsu-Zhejiang (44%),
Singapour (37%), Hongkong (29%), Macao (près de 28%), Tapei chinois (un
peu plus de 23%) et Corée du Sud (21%). Ces élèves peuvent modéliser
mathématiquement des situations complexes et peuvent choisir, comparer
et évaluer des stratégies appropriées de résolution de problèmes pour y
faire face. Seulement 1,8% des élèves en France ont atteint le plus haut
niveau, le niveau 6 (moyenne OCDE: 2,4%).
Un score légèrement supérieur à la moyenne en sciences
• Que savent faire les élèves en sciences? Là encore, les Français
obtiennent un score légèrement supérieur à la moyenne se classant entre
le 16ème et la 23ème place pour les performances scientifiques. Quelque
6,6% des élèves sont très performants: ils peuvent appliquer de façon
créative et autonome leurs connaissances des sciences à une grande
variété de situations, y compris celles qui leur sont inconnues.
• La France toujours très inéquitable socialement. Les élèves de milieux
favorisés ont obtenu des résultats de 107 points supérieurs à ceux des
élèves défavorisés en compréhension de l’écrit. Il s’agit d’un des
écarts les plus importants. Seuls Israël et le Luxembourg font pire avec
122 points. Cet écart était déjà de 110 points en 2009. «Il n’y a pas
d’aggravation mais c’est un niveau très élevé d’inégalité que la France
ne parvient pas à corriger», insiste Éric Charbonnier de l’OCDE. Environ
20% des élèves favorisés mais seulement 2% des élèves défavorisés sont
parmi les élèves très performants en compréhension de l’écrit en France
pour des proportions de 17% et 3% en moyenne dans les pays de l’OCDE.
• Les petits Français se sentent peu accompagnés. En France, seuls 57%
des élèves déclarent que leurs enseignants semblent s’intéresser à leur
progrès, contre 70% en moyenne pour l’OCDE. Plus d’un Français sur trois
pense que son professeur n’apporte «jamais ou seulement parfois de
l’aide supplémentaire en cours, quand les élèves en ont besoin.» Donnée
éloquente, c’est dans les établissements les plus élitistes que les
élèves font valoir ce manque d’accompagnement.
•Des problèmes de discipline importants. Les élèves français sont plus
souvent préoccupés que leurs camarades de l’OCDE par des problèmes de
discipline. Il n’y a qu’en Argentine et au Brésil que l’indice du
«climat de discipline» est inférieur. Un sur deux déclare qu’il y a «du
bruit et du désordre dans la plupart ou dans tous les cours», contre un
sur trois en moyenne dans les pays de l’OCDE.
pays de l'OCDE en compréhension de texte, en culture scientifique et en
maths.
<https://www.lefigaro.fr/actualite-france/niveau-scolaire-la-france-stagne-dans-le-classement-pisa-20191203>
Niveau scolaire: la France stagne dans le classement Pisa
Dans ce classement mondial qui compare 79 pays, le nôtre reste l’un des
champions des inégalités sociales.
Quelque 79 pays concernés, 600.000 élèves testés, dont 6300 en France.
Une vraie machine de guerre, pilotée par l’OCDE (Organisation de
coopération et de développement économiques). Le nouveau «Pisa», cette
évaluation internationale des connaissances des élèves de 15 ans, est
arrivé. Il place la France en 22e position en lecture, le domaine qui
était étudié de manière approfondie pour cette édition 2018, dont les
résultats paraissent ce 3 décembre. Avec 493 points, l’Hexagone dépasse
légèrement la moyenne des pays participants, proche de l’Allemagne, la
Belgique, le Portugal, la République tchèque et la Slovénie. «Une
position honorable, moyenne plus», tiennent à souligner les analystes de
l’OCDE, quand d’autres observateurs s’inquiètent d’une telle position
pour la septième puissance mondiale.
Depuis sa première édition en 2000, Pisa est attendu tous les trois ans
avec une certaine fébrilité. Par rapport à 2016, pas de grand
bouleversement. La France stagne en lecture, mais aussi dans deux autres
domaines étudiés, les mathématiques et les sciences. Il n’y a pas eu de
«choc Pisa», comme ce fut le cas en 2000 pour l’Allemagne, pays alors
mal classé qui décida alors de réformer en profondeur son système
éducatif. Et qui avait progressé de façon significative entre 2000 et 2009.
La France tirée par son élite
Cette stagnation française masque une autre donnée: si le niveau des
meilleurs élèves a eu tendance à augmenter entre 2000 et 2018, celui des
plus faibles a baissé. La France est tirée par son élite. Comme pour les
éditions précédentes, elle s’impose parmi les champions des inégalités
sociales, avec des pays comme Israël, le Luxembourg et la Hongrie, où
les performances sont étroitement liées au milieu social. Ce qui est
nettement moins le cas dans des pays comparables, comme le Portugal et
le Royaume-Uni. Dans ce dernier pays, la politique menée à la fin des
années 90 par Tony Blair a porté ses fruits.
Le premier ministre britannique avait institutionnalisé une «heure de
lecture quotidienne», tout en recrutant des professeurs «sur profil»,
touchant en début de carrière une prime substantielle. La France se
démarque, elle, dans l’OCDE par des rémunérations de ses enseignants
plus faibles en début de carrière. Ces derniers n’ont pas non plus le
prestige social des professeurs coréens, qui sont recrutés parmi les
meilleurs étudiants.
Les pays asiatiques en tête
Dans ce classement 2018, ce sont une nouvelle fois les pays asiatiques
qui caracolent en tête: quatre provinces de Chine (Pékin, Shanghaï,
Jiangsu et Zhejiang), Singapour, Macao et Hong Kong. Avec un bémol,
cependant, sur le bien-être des élèves. Car dans ces pays de la réussite
scolaire à tout prix, les cours particuliers tous les soirs ne laissent
aucun répit aux plus jeunes. «Mais il ne faut pas faire de bashing»,
relèvent les analystes de l’OCDE. D’autant qu’il y a une prise de
conscience pour développer ce bien-être et intégrer davantage
d’enseignement culturel. Juste derrière les Asiatiques, on trouve
l’Estonie, le Canada et la Finlande qui parviennent à associer
harmonieusement performances, équité sociale et bien-être.
• Seuls 9,2% des élèves français très performants en lecture. Les élèves
français ont obtenu en moyenne 493 points en compréhension de l’écrit au
test du Pisa 2018, soit un peu plus que la moyenne de l’OCDE (487
points). La France se classe entre la 20ème et la 26ème place en
compréhension de l’écrit, avec une performance moyenne, comparable à
celle de la Belgique, de la République Tchèque, de l’Allemagne, du Portugal.
Les pays de l’OCDE les plus performants en compréhension de l’écrit - le
Canada, l’Estonie, la Finlande et l’Irlande - affichent un score moyen
d’environ 520 points. Quelque 9,2% des élèves français sont très
performants en compréhension de l’écrit (moyenne OCDE: 8,7%). À ces
niveaux, les élèves sont capables de comprendre de longs textes, de
traiter de concepts abstraits ou contre-intuitifs et d’établir des
distinctions entre les faits et les opinions, en fonction d’indices
relatifs au contenu ou à la source d’information.
• Les pays asiatiques très performants en mathématiques. Les élèves
français sont légèrement au-dessus de la moyenne de l’OCDE en maths. La
France se classe entre la 15ème et la 24ème place, avec une performance
comparable à l’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande ou le Royaume-Uni.
Quelque 79% des Français ont atteint au moins le niveau 2 (76% pour la
moyenne de l’OCDE). Ces élèves peuvent interpréter et reconnaître, sans
instructions directes, comment une situation simple peut être
représentée mathématiquement, par exemple en comparant la distance
totale entre deux itinéraires alternatifs. Environ un élève sur neuf
(11%) est très performant, un niveau très semblable à la moyenne de
l’OCDE. Les six pays d’Asie comptent le plus grand nombre d’élèves
excellents: les provinces de Pékin-Shanghai-Jiangsu-Zhejiang (44%),
Singapour (37%), Hongkong (29%), Macao (près de 28%), Tapei chinois (un
peu plus de 23%) et Corée du Sud (21%). Ces élèves peuvent modéliser
mathématiquement des situations complexes et peuvent choisir, comparer
et évaluer des stratégies appropriées de résolution de problèmes pour y
faire face. Seulement 1,8% des élèves en France ont atteint le plus haut
niveau, le niveau 6 (moyenne OCDE: 2,4%).
Un score légèrement supérieur à la moyenne en sciences
• Que savent faire les élèves en sciences? Là encore, les Français
obtiennent un score légèrement supérieur à la moyenne se classant entre
le 16ème et la 23ème place pour les performances scientifiques. Quelque
6,6% des élèves sont très performants: ils peuvent appliquer de façon
créative et autonome leurs connaissances des sciences à une grande
variété de situations, y compris celles qui leur sont inconnues.
• La France toujours très inéquitable socialement. Les élèves de milieux
favorisés ont obtenu des résultats de 107 points supérieurs à ceux des
élèves défavorisés en compréhension de l’écrit. Il s’agit d’un des
écarts les plus importants. Seuls Israël et le Luxembourg font pire avec
122 points. Cet écart était déjà de 110 points en 2009. «Il n’y a pas
d’aggravation mais c’est un niveau très élevé d’inégalité que la France
ne parvient pas à corriger», insiste Éric Charbonnier de l’OCDE. Environ
20% des élèves favorisés mais seulement 2% des élèves défavorisés sont
parmi les élèves très performants en compréhension de l’écrit en France
pour des proportions de 17% et 3% en moyenne dans les pays de l’OCDE.
• Les petits Français se sentent peu accompagnés. En France, seuls 57%
des élèves déclarent que leurs enseignants semblent s’intéresser à leur
progrès, contre 70% en moyenne pour l’OCDE. Plus d’un Français sur trois
pense que son professeur n’apporte «jamais ou seulement parfois de
l’aide supplémentaire en cours, quand les élèves en ont besoin.» Donnée
éloquente, c’est dans les établissements les plus élitistes que les
élèves font valoir ce manque d’accompagnement.
•Des problèmes de discipline importants. Les élèves français sont plus
souvent préoccupés que leurs camarades de l’OCDE par des problèmes de
discipline. Il n’y a qu’en Argentine et au Brésil que l’indice du
«climat de discipline» est inférieur. Un sur deux déclare qu’il y a «du
bruit et du désordre dans la plupart ou dans tous les cours», contre un
sur trois en moyenne dans les pays de l’OCDE.