Duzz'
2018-01-13 08:28:25 UTC
[Cet article de qualité mérite d'être publié sur fr.soc.environnement]
Le 4 novembre 2010, un moteur de son A 380 explose alors qu'il décolle de
Singapour ! Avec sans froid, le commandant Richard De Crespigny arrive à
poser son avion avec ses 469 passagers. Ce pilote chevronné, aujourd'hui à
la retraite, donne sont point de vue sur le projet d'un second aéroport
nantais.
J’ai bientôt 70 ans, 40 années dans l’aéronautique, 15 comme
commandant de bord, 14 500 heures de vol. Je ne connais pas tous les
aéroports du monde mais j’en connais beaucoup, franchement beaucoup.
Néanmoins, si je veux comprendre quelque chose dans cette polémique, je dois
faire comme tout le monde, procéder par comparaisons.
On me dit que l’aéroport de Nantes est dangereux car les avions passent
sur la ville. Ah bon ? J’ai passé ma vie de pilote à survoler des
agglomérations à basse altitude, tant au décollage qu’à
l’atterrissage, avec des procédures spécifiques à chaque endroit.
Ici il faut virer sitôt l’attitude de sécurité atteinte, là il faut
réduire la puissance, ailleurs c’est la pente qui est réglementée, etc.
Bref, je ne veux pas trop m’étendre sur les détails techniques, mais les
aéroports où les pilotes sont peinards et peuvent gérer les approches et
les décollages comme bon leur semble sont rares. Aussi rares que les villes
non survolées par les avions.
Je connais Nantes pour avoir pratiqué cet aéroport plusieurs fois par
semaine il y a quelques années et n’ai pas souvenir de spécificités
particulières. Si on reconnaît Nantes dangereux, il faut interdire plusieurs
milliers d’aéroports dans le monde et commencer par rayer de la carte celui
de Chambéry.
Hé oui les savoyards ! L’aéroport de Chambéry le Bourget est coincé
entre deux montagnes sur ses flancs, le lac à un bout de piste, la ville à
l’autre bout. Pourtant les gros jets se posent et décollent sans scandales,
ni polémiques. Ne parlons pas de celui de Hongkong : là, jusqu’en 1998,
c’était carrément un spectacle. Hongkong était dans un délire, Nantes
aussi mais en sens inverse.
Si on considère maintenant l’autre volet de l’affaire, c’est à dire
l’augmentation de l’activité, on va se retrouver encore une fois dans les
arguments spécieux et délirants.
On me dit que cet aéroport avec ses 3,5 millions de passagers en 2011 se
trouve « à l’étroit » et qu’il faut prévoir l’avenir.
On voudrait me faire croire que cette infrastructure arrive à saturation.
Lors de l’éruption volcanique islandaise de l’année passée, Nantes
qui était hors zone, a multiplié son trafic par trois pendant plusieurs
jours, et tout s’est très bien passé !
Les aéroports de la taille de Nantes sont les plus nombreux et il suffit de
comparer avec d’autres pour se rendre compte de l’importance des
balivernes prononcées sur le sujet.
Un exemple parmi tant d’autres : Genève, cet aéroport a reçu l’année
passée plus de 12 millions de passagers. Oui vous avez bien lu : en fait,
presque 13 millions (je n’ai pas le chiffre exact).
Une seule piste, des contraintes de proximité urbaine et une plate-forme
aussi grande que Nantes. Il est vrai que les Suisses sont en (véritable)
démocratie et ne se font pas enfumer !
Le premier prix au championnat du monde du genre revient à San Diego en
Californie : une seule piste, plate-forme beaucoup plus petite qu’à Nantes,
18 millions de passagers l’année passée.
Oui chers amis écolos, 5 fois plus que Nantes.
Bon il faut reconnaître le grand professionnalisme des contrôleurs
aériens américains et aussi celui des pilotes. Les contrôleurs français
sont également très bons et les pilotes pas maladroits et on voudrait nous
faire croire que Nantes sera à saturation en 2020 avec… 5 millions de
passagers ! 5 millions en 2020, c’est tout ?
Et qui nous les fait ces prévisions ? Et basées sur quoi ? Si c’est
aussi sérieux que le reste, on est encore en droit de douter.
Même si le chiffre est dérisoire. Pour le moment présent ce n’est que
moins de 4 millions.
Puisque personne ou presque dans ce pays n’écoute les arguments écolos,
il me semble qu’il serait bon d’en employer d’autres : ceux qui frappent
les esprits, ces arguments par exemple. L’essentiel n’est-il pas dans le
résultat ?
Sauver des terres agricoles et permettre aux petits oiseaux de continuer de
voler c’est bien, c’est même essentiel mais puisque personne n’écoute,
tenons donc un autre langage !
Éviter de dépenser un demi-milliard d’euros dans une lamentable
stupidité à la gloire de ces hommes politiques qui auront disparu dans
l’enfumage des irresponsabilités lorsque le projet réalisé révélera la
bêtise.
Se préserver du gaspillage à une époque qui, nous dit-on, va devenir
encore plus dure : Cela devrait suffire à convaincre les plus sourds non ? Et
surtout renvoyer les pelleteuses au garage.
On peut aussi continuer de subir l’oligarchie, se complaire dans ce
système corrompu de pseudo démocratie dite représentative. Honorer 577
députés, gaver 350 sénateurs et leur permettre de donner leur nom aux
édifices construits avec l’argent public.
Concernant l’aéroport de Nantes je propose Ayrault port.
On peut aussi espérer qu’un jour peut-être, les Français découvriront
que la solution n’est pas dans les hommes politiques mais dans l’action
citoyenne responsable.
Qu’ils soient de droite, de gauche, du milieu ou de Mars, les politiques
ne sont pas la solution : ils sont le problème.
Singapour ! Avec sans froid, le commandant Richard De Crespigny arrive à
poser son avion avec ses 469 passagers. Ce pilote chevronné, aujourd'hui à
la retraite, donne sont point de vue sur le projet d'un second aéroport
nantais.
J’ai bientôt 70 ans, 40 années dans l’aéronautique, 15 comme
commandant de bord, 14 500 heures de vol. Je ne connais pas tous les
aéroports du monde mais j’en connais beaucoup, franchement beaucoup.
Néanmoins, si je veux comprendre quelque chose dans cette polémique, je dois
faire comme tout le monde, procéder par comparaisons.
On me dit que l’aéroport de Nantes est dangereux car les avions passent
sur la ville. Ah bon ? J’ai passé ma vie de pilote à survoler des
agglomérations à basse altitude, tant au décollage qu’à
l’atterrissage, avec des procédures spécifiques à chaque endroit.
Ici il faut virer sitôt l’attitude de sécurité atteinte, là il faut
réduire la puissance, ailleurs c’est la pente qui est réglementée, etc.
Bref, je ne veux pas trop m’étendre sur les détails techniques, mais les
aéroports où les pilotes sont peinards et peuvent gérer les approches et
les décollages comme bon leur semble sont rares. Aussi rares que les villes
non survolées par les avions.
Je connais Nantes pour avoir pratiqué cet aéroport plusieurs fois par
semaine il y a quelques années et n’ai pas souvenir de spécificités
particulières. Si on reconnaît Nantes dangereux, il faut interdire plusieurs
milliers d’aéroports dans le monde et commencer par rayer de la carte celui
de Chambéry.
Hé oui les savoyards ! L’aéroport de Chambéry le Bourget est coincé
entre deux montagnes sur ses flancs, le lac à un bout de piste, la ville à
l’autre bout. Pourtant les gros jets se posent et décollent sans scandales,
ni polémiques. Ne parlons pas de celui de Hongkong : là, jusqu’en 1998,
c’était carrément un spectacle. Hongkong était dans un délire, Nantes
aussi mais en sens inverse.
Si on considère maintenant l’autre volet de l’affaire, c’est à dire
l’augmentation de l’activité, on va se retrouver encore une fois dans les
arguments spécieux et délirants.
On me dit que cet aéroport avec ses 3,5 millions de passagers en 2011 se
trouve « à l’étroit » et qu’il faut prévoir l’avenir.
On voudrait me faire croire que cette infrastructure arrive à saturation.
Lors de l’éruption volcanique islandaise de l’année passée, Nantes
qui était hors zone, a multiplié son trafic par trois pendant plusieurs
jours, et tout s’est très bien passé !
Les aéroports de la taille de Nantes sont les plus nombreux et il suffit de
comparer avec d’autres pour se rendre compte de l’importance des
balivernes prononcées sur le sujet.
Un exemple parmi tant d’autres : Genève, cet aéroport a reçu l’année
passée plus de 12 millions de passagers. Oui vous avez bien lu : en fait,
presque 13 millions (je n’ai pas le chiffre exact).
Une seule piste, des contraintes de proximité urbaine et une plate-forme
aussi grande que Nantes. Il est vrai que les Suisses sont en (véritable)
démocratie et ne se font pas enfumer !
Le premier prix au championnat du monde du genre revient à San Diego en
Californie : une seule piste, plate-forme beaucoup plus petite qu’à Nantes,
18 millions de passagers l’année passée.
Oui chers amis écolos, 5 fois plus que Nantes.
Bon il faut reconnaître le grand professionnalisme des contrôleurs
aériens américains et aussi celui des pilotes. Les contrôleurs français
sont également très bons et les pilotes pas maladroits et on voudrait nous
faire croire que Nantes sera à saturation en 2020 avec… 5 millions de
passagers ! 5 millions en 2020, c’est tout ?
Et qui nous les fait ces prévisions ? Et basées sur quoi ? Si c’est
aussi sérieux que le reste, on est encore en droit de douter.
Même si le chiffre est dérisoire. Pour le moment présent ce n’est que
moins de 4 millions.
Puisque personne ou presque dans ce pays n’écoute les arguments écolos,
il me semble qu’il serait bon d’en employer d’autres : ceux qui frappent
les esprits, ces arguments par exemple. L’essentiel n’est-il pas dans le
résultat ?
Sauver des terres agricoles et permettre aux petits oiseaux de continuer de
voler c’est bien, c’est même essentiel mais puisque personne n’écoute,
tenons donc un autre langage !
Éviter de dépenser un demi-milliard d’euros dans une lamentable
stupidité à la gloire de ces hommes politiques qui auront disparu dans
l’enfumage des irresponsabilités lorsque le projet réalisé révélera la
bêtise.
Se préserver du gaspillage à une époque qui, nous dit-on, va devenir
encore plus dure : Cela devrait suffire à convaincre les plus sourds non ? Et
surtout renvoyer les pelleteuses au garage.
On peut aussi continuer de subir l’oligarchie, se complaire dans ce
système corrompu de pseudo démocratie dite représentative. Honorer 577
députés, gaver 350 sénateurs et leur permettre de donner leur nom aux
édifices construits avec l’argent public.
Concernant l’aéroport de Nantes je propose Ayrault port.
On peut aussi espérer qu’un jour peut-être, les Français découvriront
que la solution n’est pas dans les hommes politiques mais dans l’action
citoyenne responsable.
Qu’ils soient de droite, de gauche, du milieu ou de Mars, les politiques
ne sont pas la solution : ils sont le problème.