Post by Pierre HalletPost by BéCéMais s'il existe des contournements, des inventions,
des échappées, des chemins de traverse, c'est toujours
par rapport à une règle préalablement enseignée de
manière obligatoire et normée à l'école. Les langues
ont leur histoire et chacun a son histoire avec la langue.
Mais le français a un gros problème avec son histoire...
Il y a deux siècles qu'on s'efforce de figer des règles qui
un arrêtez-le-monde-je-veux-descendrisme obscurément
basé sur une notion de langue « parfaite » à sanctuariser
telle quelle, illogismes inclus, comme dans un 18e siècle
éternisé. Pas étonnant que tant d'élèves d'aujourd'hui
s'en déconnectent (j'allais écrire s'en logoffent).
Le français est actuellement lisible - sans prof ou autre traducteur à
ses - côtés depuis le 18°. C'est une fort bonne chose et on ne peut pas
en dire autant de Molière ou de Racine, sans même parler de leurs
prédécesseurs. Ne retrouve-t-on pas ce même phénomène dans d'autres
langues européennes ? Les Lumières, la création des journaux,
l'industrialisation de l'imprimerie ont certainement eu leur rôle à jouer.
Y a-t-il des choses, des sentiments, des idées, des conceptions, des
états que le français actuel ne peut pas exprimer (hors termes
techniques) ? Je ne le pense pas.
Y a-t-il des illogismes ? Oui, quelques-uns. Existe-il des langues sans
illogismes ? J'en doute. Bon, coupons la tête de ce fameux accord
illogique du pp et promenons-la au bout d'une pique. Et ensuite ?
Quant aux jeunes - les ados que j'ai côtoyés pendant près de quarante
ans - ils ont toujours eu trois registres de langue : oral entre eux,
oral avec le prof, écrit. Leur langue orale entre eux a changé dans le
sens d'un relâchement général, mais c'est la cas également pour les
adultes. Oral avec le prof et écrit n'ont pas évolué.
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BéCé
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