Lyly
2017-12-05 22:36:22 UTC
USA, Caroline du Nord. Les camps de concentration Fema pour les sans
domicile fixe
par Massimo Bonato
Nous disons souvent que, à la huitième année de crise économique, et
face à d’inutiles tentatives globales de faire repartir « la croissance
», il semble amplement démontré que nous naviguons dans une crise de
surproduction. Nous rappelons aussi, avec la même fréquence, que cette
expression classique doit être entendue exactement comme elle a été
pensée par son inventeur : surproduction de capital. Soit non seulement
de marchandises, mais surtout d’usines-ordinateurs-bureaux (capital
fixe) et force de travail humaine (capital variable).
Il nous arrive aussi d’écrire que le programme capitaliste pour gérer
cette « surabondance » d’êtres humains est définissable comme un vous
devez mourir. Il apparaît en effet évident que lorsque depuis le sommet
du gouvernement ou de l’Union Européenne ou d’autres organismes
supra-nationaux, on nous dit que « l’espérance de vie s’est allongée »
et « donc » il faut augmenter l’âge de la retraite, couper la dépense
sanitaire, flexibiliser les horaires et les roulements de travail et de
repos, effacer les contrats à temps déterminé, éliminer les tutelles du
travail, vendre les immeubles à loyer modéré, etc., on est en train de
chercher à réduire les dimensions de la population.
Naturellement il est difficile de « montrer » – à une humanité
désormais habituée à regarder les images plus qu’à raisonner au moyen
de concepts – quelque chose qui découle nécessairement d’une série de
faits, mais qui ne « se montre » pas encore dans la réalité de tous les
jours. Nous ne remercierons donc jamais assez Massimo Bonato et
TgValleSusa pour avoir publié l’article qui suit, corrélé par des
photos et des références documentaires.
On y parle des Etats Unis, soit de l’ « empire de la liberté » et de
l’initiative privée, le paradis des « opportunités », des « droits
humains » et d’autres mots qui ont assumé le poids de lieux communs sur
lesquels il n’est plus nécessaire de raisonner ou de s’interroger. Dans
ce paradis, les « sans domicile fixe » – les chômeurs qui ont perdu
aussi la maison et la possibilité d’avoir un revenu pour en louer une –
sont enfermés dans des camps de concentration. En tout égaux à ceux des
nazis ou des camps d’enfermement des pays en guerre.
Le problème est que aux Etats Unis il n’y a aucune guerre. Mais les
sans domicile fixe sont – tacitement ou explicitement – encadrés en
tant qu’ennemis combattants. Et enfermés. Sans infraction, sans procès,
sans limite temporelle.
Force de travail en excès, pour le moment inemployable, donc « stockée
» en attente de temps meilleurs. S’ils viendront. Et sinon laissée à
macérer sous les aléas atmosphériques comme l’une des mille ghost town
qui parsèment le panorama états-unien.
Il nous semble évident que le nombre imprécis d’emprisonnés dans les
dizaines de camps de concentration Fema ne résultent pas parmi les
chômeurs et ne « pèsent » donc pas sur les statistiques officielles
(le « taux de chômage » a beaucoup diminué dans les dernières années ;
un peu de quantitative easing, un peu de lager et le jeu est fait).
Comme il apparaît important que beaucoup de ces lagers fédéraux (soit «
publics ») soient gérés par des contractors privés. S’il faut traiter
un problème sans passer par la loi ordinaire, et en dehors de toute
Constitution, qu’y a-t-il de mieux qu’une belle société privée et de
fait secrète ?
A vous l’article de Massimo Bonato, donc.
*****
Des camps Fema en Caroline du Nord, on n’en sort qu’en acceptant de se
faire enfiler une micropuce sous la peau.
Aux sans domicile fixe détenus dans le camp Fema de la Caroline du
Nord, a été donné le choix de rester ou s’en aller, mais seulement à
condition que leur soit implantée une puce. La Rfid (Radio-frequency
identification) servirait à les mettre sous monitorage et à les
maintenir sous contrôle, en échange de bénéfices de survie, nourriture,
couvertures, vêtements.
La nouvelle s’est répandue, pour différentes raisons : d’abord le
monitorage, et de fait la limitation des libertés personnelles d’hommes
et de femmes détenus sans avoir commis d’infractions, mais seulement
parce que homeless, sans domicile fixe, et sans emploi. Mais elle a
fait re-émerger de nouveau, aussi, la gestion du chômage aux USA. Camps
Fema. A ceux qui se souviennent du roman de John Steinbeck Les raisins
de la colère et le film qui s’en inspira il n’est pas difficile de s’en
faire une idée.
Qu’est-ce que la Fema ?
La Fema est une agence gouvernementale (Federal Emergency Management
Agency) née pour la gestion d’émergences humanitaires en 1978, sous la
présidence Carter (Wikipedia). Une sorte de Protection civile sous la
supervision du Département pour la sécurité nationale.
Fema-300x138
Après les Twin Towers de 2001, et précisément l’année d’après, le
procureur général John Ashcroft annonça le désir d’avoir des camps pour
les citoyens états-uniens qu’il considérait comme étant des ‘ennemis
combattants’, et que son plan « lui permettrait d’ordonner la détention
à temps indéterminé de citoyens états-uniens et les destituer
sommairement de leurs droits constitutionnels et l’accès aux tribunaux,
en les déclarant ennemis combattants » (Los Angeles Times). En peu de
temps elle se transforma en ce qu’elle est actuellement, et qui fait
dire à truthisscary.com que la « Fema est un gouvernement secret, qui
peut suspendre la loi, la constitution américaine, les droits civils ».
Son parcours est tracé par la paranoïa de la prévention : auparavant
pour une attaque nucléaire, puis pour des calamités naturelles, puis
pour les attaques terroristes. Aujourd’hui dans ses camps elle enferme
des sans domicile fixe.
Fema-Camps_1-300x150
Les camps Fema
La Fema a à sa disposition environ 800 camps délocalisés dans tous les
Etats Unis et peut détenir jusqu’à 2 millions de personnes : des
réfugiés hypothétiques, selon sa mission. Mais pas qu’eux. La relative
autonomie a conduit à une gestion pas toujours uniforme de ces camps,
pour la plupart maintenus vides et prêts, par exemple en Caroline du
Nord dans les années 70, pour une réclusion de masse d’activistes de
couleur, au cas où ils se fussent soulevés.
Escogitur.com rappelle les mots exprimés à ce sujet par le chef de la
Fema en 1987, Alonzo Chardy, au « Miami Herald », lequel avait rédigé
un ordre exécutif justement destiné à suspendre la Constitution avec la
déclaration relative de la loi martiale s’il eut été nécessaire. Une
Guantanamo en plus grand, prête entre autres à accueillir aussi en
effet des personnes de foi islamique, après les faits du 11 septembre
2001.
Suite:
https://goo.gl/yQzEzE
domicile fixe
par Massimo Bonato
Nous disons souvent que, à la huitième année de crise économique, et
face à d’inutiles tentatives globales de faire repartir « la croissance
», il semble amplement démontré que nous naviguons dans une crise de
surproduction. Nous rappelons aussi, avec la même fréquence, que cette
expression classique doit être entendue exactement comme elle a été
pensée par son inventeur : surproduction de capital. Soit non seulement
de marchandises, mais surtout d’usines-ordinateurs-bureaux (capital
fixe) et force de travail humaine (capital variable).
Il nous arrive aussi d’écrire que le programme capitaliste pour gérer
cette « surabondance » d’êtres humains est définissable comme un vous
devez mourir. Il apparaît en effet évident que lorsque depuis le sommet
du gouvernement ou de l’Union Européenne ou d’autres organismes
supra-nationaux, on nous dit que « l’espérance de vie s’est allongée »
et « donc » il faut augmenter l’âge de la retraite, couper la dépense
sanitaire, flexibiliser les horaires et les roulements de travail et de
repos, effacer les contrats à temps déterminé, éliminer les tutelles du
travail, vendre les immeubles à loyer modéré, etc., on est en train de
chercher à réduire les dimensions de la population.
Naturellement il est difficile de « montrer » – à une humanité
désormais habituée à regarder les images plus qu’à raisonner au moyen
de concepts – quelque chose qui découle nécessairement d’une série de
faits, mais qui ne « se montre » pas encore dans la réalité de tous les
jours. Nous ne remercierons donc jamais assez Massimo Bonato et
TgValleSusa pour avoir publié l’article qui suit, corrélé par des
photos et des références documentaires.
On y parle des Etats Unis, soit de l’ « empire de la liberté » et de
l’initiative privée, le paradis des « opportunités », des « droits
humains » et d’autres mots qui ont assumé le poids de lieux communs sur
lesquels il n’est plus nécessaire de raisonner ou de s’interroger. Dans
ce paradis, les « sans domicile fixe » – les chômeurs qui ont perdu
aussi la maison et la possibilité d’avoir un revenu pour en louer une –
sont enfermés dans des camps de concentration. En tout égaux à ceux des
nazis ou des camps d’enfermement des pays en guerre.
Le problème est que aux Etats Unis il n’y a aucune guerre. Mais les
sans domicile fixe sont – tacitement ou explicitement – encadrés en
tant qu’ennemis combattants. Et enfermés. Sans infraction, sans procès,
sans limite temporelle.
Force de travail en excès, pour le moment inemployable, donc « stockée
» en attente de temps meilleurs. S’ils viendront. Et sinon laissée à
macérer sous les aléas atmosphériques comme l’une des mille ghost town
qui parsèment le panorama états-unien.
Il nous semble évident que le nombre imprécis d’emprisonnés dans les
dizaines de camps de concentration Fema ne résultent pas parmi les
chômeurs et ne « pèsent » donc pas sur les statistiques officielles
(le « taux de chômage » a beaucoup diminué dans les dernières années ;
un peu de quantitative easing, un peu de lager et le jeu est fait).
Comme il apparaît important que beaucoup de ces lagers fédéraux (soit «
publics ») soient gérés par des contractors privés. S’il faut traiter
un problème sans passer par la loi ordinaire, et en dehors de toute
Constitution, qu’y a-t-il de mieux qu’une belle société privée et de
fait secrète ?
A vous l’article de Massimo Bonato, donc.
*****
Des camps Fema en Caroline du Nord, on n’en sort qu’en acceptant de se
faire enfiler une micropuce sous la peau.
Aux sans domicile fixe détenus dans le camp Fema de la Caroline du
Nord, a été donné le choix de rester ou s’en aller, mais seulement à
condition que leur soit implantée une puce. La Rfid (Radio-frequency
identification) servirait à les mettre sous monitorage et à les
maintenir sous contrôle, en échange de bénéfices de survie, nourriture,
couvertures, vêtements.
La nouvelle s’est répandue, pour différentes raisons : d’abord le
monitorage, et de fait la limitation des libertés personnelles d’hommes
et de femmes détenus sans avoir commis d’infractions, mais seulement
parce que homeless, sans domicile fixe, et sans emploi. Mais elle a
fait re-émerger de nouveau, aussi, la gestion du chômage aux USA. Camps
Fema. A ceux qui se souviennent du roman de John Steinbeck Les raisins
de la colère et le film qui s’en inspira il n’est pas difficile de s’en
faire une idée.
Qu’est-ce que la Fema ?
La Fema est une agence gouvernementale (Federal Emergency Management
Agency) née pour la gestion d’émergences humanitaires en 1978, sous la
présidence Carter (Wikipedia). Une sorte de Protection civile sous la
supervision du Département pour la sécurité nationale.
Fema-300x138
Après les Twin Towers de 2001, et précisément l’année d’après, le
procureur général John Ashcroft annonça le désir d’avoir des camps pour
les citoyens états-uniens qu’il considérait comme étant des ‘ennemis
combattants’, et que son plan « lui permettrait d’ordonner la détention
à temps indéterminé de citoyens états-uniens et les destituer
sommairement de leurs droits constitutionnels et l’accès aux tribunaux,
en les déclarant ennemis combattants » (Los Angeles Times). En peu de
temps elle se transforma en ce qu’elle est actuellement, et qui fait
dire à truthisscary.com que la « Fema est un gouvernement secret, qui
peut suspendre la loi, la constitution américaine, les droits civils ».
Son parcours est tracé par la paranoïa de la prévention : auparavant
pour une attaque nucléaire, puis pour des calamités naturelles, puis
pour les attaques terroristes. Aujourd’hui dans ses camps elle enferme
des sans domicile fixe.
Fema-Camps_1-300x150
Les camps Fema
La Fema a à sa disposition environ 800 camps délocalisés dans tous les
Etats Unis et peut détenir jusqu’à 2 millions de personnes : des
réfugiés hypothétiques, selon sa mission. Mais pas qu’eux. La relative
autonomie a conduit à une gestion pas toujours uniforme de ces camps,
pour la plupart maintenus vides et prêts, par exemple en Caroline du
Nord dans les années 70, pour une réclusion de masse d’activistes de
couleur, au cas où ils se fussent soulevés.
Escogitur.com rappelle les mots exprimés à ce sujet par le chef de la
Fema en 1987, Alonzo Chardy, au « Miami Herald », lequel avait rédigé
un ordre exécutif justement destiné à suspendre la Constitution avec la
déclaration relative de la loi martiale s’il eut été nécessaire. Une
Guantanamo en plus grand, prête entre autres à accueillir aussi en
effet des personnes de foi islamique, après les faits du 11 septembre
2001.
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